La Bibliothèque de philologie germanique, dirigée par Alfred Jolivet et Fernand Mossé, était destinée à promouvoir les langues et la littérature germaniques anciennes.

Malgré le faible intérêt du public français pour le sujet, le germaniste Fernand Mossé (1892-1956) réussit à convaincre en 1941 les éditions Aubier (Paris) de créer une nouvelle collection, pour laquelle il s'entoura de collaborateurs de qualité et fournit lui-même une très importante contribution personnelle.

Il était indiqué que « le but que poursuit cette nouvelle collection est de mettre à la disposition du public français des manuels destinés à faciliter l'étude des anciennes langues, littératures et civilisations germaniques, ainsi que des éditions commodes des chefs d’œuvre de la littérature du Moyen Âge ».

Vingt-quatre volumes sont parus, le plus souvent accompagnés d'introductions, de notes et de glossaires. 

Le premier est un Manuel de l'allemand du Moyen Âge, par Alfred Jolivet et Fernand Mossé. La collection s'est en effet attachée à faire connaître les langues germaniques anciennes : vieux et moyen haut-allemand, gotique, vieil et moyen anglais, moyen néerlandais.

Colleville, Tonnelat, La Chanson des NibelungenElle s'est aussi donnée pour but de faire connaître les littératures médiévales de ces pays, avec des éditions et/ou des traductions d’œuvres allemandes (Parzival, Erec et Iwein, La Chanson des Nibelungen, Le cycle de Dietrich, Der Wunderer, Kudrun...), anglaises (Sire Gauvain et le Chevalier vert, Les Contes de Cantorbéry et autres textes de Chaucer), écossaises (The Kingis Quair), mais aussi islandaises. Fernand Mossé avait d'ailleurs lui-même traduit, bien des années plus tôt, la Laxdæla saga (1914) et La Saga de Grettir (1933). 

Sont ainsi parues dans la Bibliothèque de philologie germanique des traductions de La Saga d’Erik le Rouge et du Récit des Groenlandais, par Maurice Gravier (1955) et de la La Saga de Snorri le Godi, par Régis Boyer (1973). Plusieurs autres titres, œuvres d'Alfred Jolivet, ont été présentés comme des parutions prochaines, mais n'ont jamais vu le jour : un Manuel d'Islandais, La Saga des Völsungar, Les Poèmes de l'Edda, en deux volumes : I. Poèmes mythologiques ; II. Poèmes héroïques.

Dans cette même série est aussi parue l'Introduction à la runologie de Lucien Musset, en partie d'après les notes de Fernand Mossé, à l'origine du projet (1965). 

Était également annoncée dans la collection La Religion des Germains de Georges Dumézil.

La Bibliothèque de philologie germanique a disparu en 1973.