Le Fimbulvetr (« Grand hiver ») désigne la succession de trois hivers sans été. C'est, chez Snorri, l'un des événements annonciateurs du crépuscule des dieux.

Fimbul- est un adjectif signifiant « grand », « puissant ». Il n'est employé que dans un contexte mythologique, ainsi dans fimbulljóð (« puissante incantation » ; Hávamál, str. 140), Fimbultýr (« Grand dieu », c'est-à-dire Óðinn ; Völuspá, str. 60), ou fimbulþulr (« puissant sage », « grand poète », Óðinn, à nouveau ; Hávamál, str. 80 et 142).

Le Fimbulvetr est évoqué dans la Gylfaginning (ch. 51). Alors que Gylfi demande ce qu'il y a dire sur le crépuscule des dieux, Hár lui répond : « Il y a beaucoup de choses à dire, et d'importance. La première est qu'arrivera l'hiver appelé Fimbulvetr. Alors la neige tombera de toutes les directions, il y aura de grandes gelées et des vents mordants. Le soleil n'y fera rien. Trois hivers semblables se succéderont, sans été entre eux ».

Le Fimbulvetr n'est pas évoqué dans la Völuspá, dont Snorri s'inspire pourtant beaucoup pour sa description des Ragnarök. Le nom figure en revanche dans les Vafþrúðnismál (str. 44), où Óðinn demande à Vafþrúðnir : « Quels hommes vivront, quand le grand fimbulvetr passera parmi les humains ? »

Seul Snorri associe le Fimbulvetr aux Ragnarök : dans les Vafþrúðnismál, il provoque uniquement la quasi-disparition de l'espèce humaine, dont seuls survivent Líf et Lifþrasir.

Au-delà de la simple rigueur du climat scandinave, il a été suggéré que le concept de Fimbulvetr avait pu être emprunté à un mythe iranien (Avesta) de la fin du monde par l'hiver (Axel Olrik), ou qu'il pourrait transmettre la mémoire d'une catastrophe climatique (Rutger Sernander).