Geri et Freki sont les loups d'Óðinn. Vivant auprès de lui à la Valhöll, ils illustrent, par leur voracité, ses fonctions de dieu de la guerre de la mort.

Emil Doepler, Odin, Hugin, Munin, Geri, FrekiDessin d'Emil Doepler.
Illustration de Walhall. Die Götterwelt der Germanen de W. Ranisch (1900).

Carl Emil Doepler, Odin, Hugin, Munin, Geri, FrekiOdin, le père des dieux.
Dessin de Carl Emil Doepler, père du précédent.
Illustration de Nordisch-germanische Götter und Helden de W. Wägner (1882).

Snorri Sturluson les évoque dans la Gylfaginning (ch. 38), où sont cités les Grimnismál (str. 19). Il rapporte que le dieu leur donne sa nourriture, lui-même se contentant de vin.

Dieu de la mort et de la guerre, Óðinn est ainsi associé au loup, animal réputé se repaître des cadavres sur les champs de bataille.

Les noms des deux loups– qui signifient l'un et l'autre « vorace » – sont utilisés comme noms communs, synonymes de « loup », tant en poésie scaldique, où ils apparaissent notamment comme éléments de kenningar1, qu'eddique2.


1 Par exemple, dans l’Eiríksdrápa de Þórðr Kolbeinsson (str. 17) figurent ainsi les kenningar « blé du loup » (« freka hveiti ») : la charogne et « bière du loup » (« gera ölðr ») : le sang.
2 Dans la Völuspá, où « freki » renvoie à Garm (str. 44, 49, 54, 58) ou à Fenrir (str. 51).