Mother of Kings (2001) est un roman historique de Poul Anderson retraçant la vie de la reine norvégienne Gunnhild « Mère des rois », d'après le témoignage des sagas.

Poul Anderson, Mother of KingsPoul Anderson (1926-2001) est un écrivain américain de science-fiction et de fantasy. Né de parents scandinaves, ayant passé une partie de sa jeunesse au Danemark, il a, à de nombreuses reprises, mêlé l'histoire, les mythes et les légendes scandinaves à ses récits, dont plusieurs s'inspirent de sagas et autres textes scandinaves médiévaux.

The Broken Sword (1954) se déroule ainsi durant l'âge viking ; Hrolf Kraki's Saga (1973) évoque le légendaire roi danois Hrolf Kraki ; The Last Viking (1980) est une trilogie consacrée au roi de Norvège Harald Hardråde ; War of the Gods (1997) s'inspire de la légende de Hadingus.

De la même manière, Mother of Kings raconte l'histoire de la reine Gunnhild, de son époux, le roi de Norvège Eirik à la hache sanglante, de leurs enfants, dont plusieurs ont également régné – d'où son surnom, et de leurs ennemis : le scalde Egil Skallagrimsson, le roi de Norvège Haakon le Bon, le jarl de Hladi Haakon.

Le roman la suit depuis son enfance dans le Nord de la Norvège jusqu'à sa mort aux Orcades, en passant par son règne aux côtés de son mari, puis de ses fils, et ses exils aux Orcades, à York, au Danemark.

Il est riche en intrigues politiques et en scènes de combats. Il y est aussi question de religion – l'histoire est contemporaine des premières tentatives d'évangélisation de la Norvège – et de magie – plusieurs séances de seid sont décrites.

Si l'auteur invente quelques épisodes et personnages, il est dans l'ensemble fidèle aux témoignages des sagas, qu'il cite parfois verbatim, qu'elles soient royales, en particulier la Heimskringla, ou d'Islandais, à commencer par l'Egils saga.

Ces dernières présentent un fort parti pris à l'encontre de Gunnhild, qui est dépeinte comme une femme d'une grande beauté, mais fourbe, cruelle, exerçant une influence néfaste sur son mari, puis ses fils, une sorcière, avide de pouvoir et d'hommes.

Poul Anderson reprend bon nombre de ces traits, mais juge leur valeur historique douteuse : « there is no good evidence that husband and wife were more ruthless than was common then […] or that she practiced witchcraft. Indeed, their affection and close partnership, and the way she raised their sons after his death, speak rather well for them », écrit-il dans la postface.

Du reste, s'il a souhaité raconter « this tale of her, which later generations believed », la focalisation interne lui permet de montre Gunnhild sous un jour plus humain que dans les sagas : elle apparaît aussi comme une femme désireuse de s'affirmer dans un monde dominé par les hommes, une épouse et une mère attachée à sa famille, soucieuse de préserver la concorde entre ses fils, et affligée par la perte successive de ses proches.