L'Ölkofra saga (ou þáttr) est une saga d'Islandais à tonalité satirique. Un conflit né d'un incendie accidentel culmine avec un échange d'insultes à l'Alþing.

Ölkofra saga dans le MöðruvallabókLe début de l'Ölkofra saga dans la Möðruvallabók (1330-1370).
Stofnun Árna Magnússonar, Reykjavík.
Þórhallr s'était enrichi en vendant de la bière (« öl ») au þing. Petit et laid, c'était un homme avare et arrogant. Comme il avait l'habitude de porter une capuche (« kofri »), il était surnommé Ölkofri.

Un automne qu'il faisait du charbon dans une parcelle de bois lui appartenant, le feu se propagea, et détruisit la parcelle nommée Bois des goðar, car elle était la propriété commune des goðar Snorri goði, Guðmundr Eyjólfsson, Skafti le lögsögumaðr, Þorkell Geitisson, Eyjólfr, le fils de Þórðr gellir, et Þorkell trefill.

Entendant tirer profit de l'incendie, les goðar assignèrent Ölkofri à l'Alþing. Menancé d'être déclaré hors la loi, il tenta pitoyablement de trouver des appuis. En raison de son caractère, ses démarches demeurèrent vaines, jusqu'à ce que Broddi Bjarnason, beau-frère de Þorsteinn Síðu-Hallsson décide de lui apporter son soutien.

Par la ruse, Broddi obtint le droit d'arbitrer le conflit, et n'accorda que des compensations jugées dérisoires aux goðar. Il s'ensuivit un échange d'insultes, Broddi dénonçant l'avidité, la lâcheté, et les mœurs de ses adversaires : il accusa ainsi l'un d'entre eux d'avoir servi de jument à un étalon. Il se réconcilia ensuite avec son parent Þorkell Geitisson, et rentra sauf chez lui.

L'Ölkofra saga est datée des environs de 1250 ou de la fin du XIIIe siècle.

Cette saga1, parfois aussi qualifiée de þáttr en raison de sa brièveté, est souvent louée pour ses qualités littéraires.

Elle met en scène des événements fictifs.

Elle a a été rapprochée de la Lokasenna et surtout de la Bandamanna saga, à laquelle elle aurait servi de modèle. Toutes deux mettent en scène un conflit verbal à l'Alþing, et peuvent être interprétées comme une satire des chefs islandais.


1 Dans la Möðruvallabók, les derniers mots du texte sont : « og lýkur þar sögu Ölkofra » (« ainsi s'achève l'histoire d'Ölkofri »).

Traduction

  • Olkofri's Saga. Transl. by Paul Acker. In : The Complete Sagas of Icelanders : including 49 tales. Vol. V. General editor, Viðar Hreinsson ; editorial team, Robert Cook ... [et al.]. Reykjavík : Leifur Eiríksson Publishing, 1997. P. 239-259.