Dressée sur un site de l'âge du bronze à la mémoire d'un prêtre païen et guerrier, la pierre de Glavendrup contient la plus longue inscription runique danoise.

Pierre runique de Glavendrup et tombe naviformeLa pierre runique de Glavendrup (cote DR 209) est un bloc de granit de 1,9 mètres de haut, gravé, sur trois côtés, de runes inscrites verticalement. Située au nord d'Odense, sur l'île de Fionie, la pierre est placée sur un monticule, et figure la proue d'un bateau en pierre datant de l'âge du bronze.

Généralement datée des environs de 900, elle a été gravée à la mémoire d'Alli, à la fois prêtre païen et guerrier, à l'initiative de sa femme Ragnhild et de ses fils.

Pierre runique de Glavendrup, face avantFace avantElle est constituée de quatre parties.

Sont d'abord mentionnés les commanditaires de la pierre et son dédicataire : « Ragnhildr a placé cette pierre à la mémoire d'Alli saula (« le Blême», à moins qu'il ne s'agisse d'un nom de ville ou de peuple), goði des sanctuaires, ou des Sølver, honorable þegn de la lið, ou de la lið des sanctuaires1».

Alli apparaît donc comme un personnage important, cumulant charges religieuses (goði) et militaires (þegn de la lið).

Quant à Ragnhild, elle est connue par ailleurs comme la commanditaire de la pierre de Tryggevælde, érigée à la mémoire de son second mari, à moins qu'il ne s'agisse du premier.

Pierre runique de Glavendrup, face arrièreFace arrièreLe texte se poursuit : « Les fils d'Alli ont fait ce monument à leur père et sa femme à son mari ».

Vient ensuite le nom du graveur : « Et Sóti a gravé ces runes en mémoire de son seigneur (« dróttinn ») ». C'est aussi Sóti qui est l'auteur de la pierre de Tryggevælde.

Suit une formule de bénédiction : « Que Þórr bénisse ces runes ».

Vient enfin une formule de malédiction : « Que soit un rita celui qui détruit cette pierre ou la déplace à la mémoire d'un autre ». « Rita » renvoie certainement à un qualificatif infâmant, mais sa signification exacte est inconnue.


1 Le découpage des mots dans ce passage du texte ne fait pas consensus.

Bibliographie