Le nom skáld ou skald signifie « poète » en vieux norrois. Scalde désigne plus spécifiquement celui qui compose selon les règles de la poésie scaldique et, de façon plus restrictive encore, le poète de cour attaché à un roi ou à un jarl qui composait des poèmes de louange en son honneur.

Egill Skallagrímsson dans le manuscrit AM 426 fol.Le scalde Egill Skallagrímsson dans le manuscrit islandais AM 426 fol. (1670-1682).
Stofnun Árna Magnússonar, Reykjavík.
Le plus anciens scalde connu est le Norvégien Bragi Boddason, qui vécut au IXe siècle. Jusqu'au Xe siècle, la plupart des scaldes sont norvégiens. Après l'an 1000, ils sont presque toujours islandais. Mais la poésie scaldique était pratiquée dans l'ensemble du monde scandinave, comme le montre, par exemple, la pierre runique de Karlevi, sur l'île d'Öland, en Suède, sur laquelle est gravée une strophe scaldique.

En dehors des scaldes professionnels, qui exerçaient parfois leur talent de cour en cour, les scaldes présentent une grande diversité d'origines depuis des rois comme Haraldr harðráði jusqu'à un hors-la-loi islandais tel que Gísli Súrsson, en passant par des jarls, des hommes d'Église, des chefs islandais, et quantités de personnages dont les lausavísur sont rapportées dans les sagas.

Skáldskaparmál dans le Codex Regius de l'Edda de SnorriLes Skáldskaparmál (ici dans le Codex Regius) ont conservé les vers de plus de soixante-dix scaldes.
Stofnun Árna Magnússonar, Reykjavík.
La poésie scaldique était hautement prisée, et les poètes de cour recevaient en récompense de leur oeuvre de nombreux présents, tels qu'or, armes ou terres. Intégrés à la hirð, où ils tenaient une place importante – l'Egils saga affirme que les scaldes du roi Haraldr hárfagri siégeaient en face de lui à table, ils accompagnaient leur patron dans ses campagnes – trois scaldes tombèrent avec le roi Óláfr Haraldsson à Stiklarstaðir – et pouvaient se voir confier des missions politiques, à l'image de Sigvatr Þórðarson, qui entreprit des voyages diplomatiques pour le compte du roi Óláfr. Témoignent également de la valeur qui leur était accordée les nombreuses sagas ou þættir qui leurs sont consacrés.

Bibliographie

  • Whaley, Diana. Skáld. In : Medieval Scandinavia : an encyclopedia. Ed. by Phillip Pulsiano. New York : Garland, 1993.