Drakkar est le nom utilisé, notamment en français – mais dans aucune langue scandinave, pour désigner un navire viking. Il s'agit d'un barbarisme et solécisme apparu au XIXe siècle.
1, qui assure qu'il figure « dans les historiens Tormodus Torféus et Saxo Grammaticus, qui les ont pris aux chroniques, aux sagas des Scandinaves ». Il note qu'une figure de dragon figurait à la proue des navires, ce dont il tire une étymologie fantaisiste consistant à rapprocher drakar du danois moderne drage, « dragon », et kar, « vaisseau ». Mais il pousse plus loin la ressemblance du navire avec le dragon2, puisqu'il s'imagine « que son extérieur, recouvert probablement d'écailles peintes, montrait sur ses côtés des ailes dessinées ; sur son avant, et à fleur d'eau, des pattes garnies de griffes, à l'extrémité de son étrave une terrible tête de dragon, et, à sa poupe redressée, une manière de queue, ou tordue, ou droite ».
« Drakar » est attesté dès 1840. C'est l'un des noms des navires des anciens Scandinaves selon l'Archéologie navale d'Auguste JalLe terme, « auquel des demi-lettrés ont fait une popularité indue » (Lucien Musset)3, se répand dans la seconde moitié du XIXe siècle, et dans la première édition du Petit Larousse illustré, parue en 1905, figure la définition suivante : « DRAKKAR4 n. m. Bateau des pirates normands : les drakkars portaient un dragon à leur proue ».
Cependant, le mot « drakkar » n'existe dans aucune langue scandinave, même si le suédois connaît drakar, pluriel de drake : « dragon ». Dans la littérature médiévale, le terme dreki revient en revanche fréquemment pour parler d'un navire, ainsi désigné par synecdoque. La proue des bateaux avait, en effet, l'apparence d'un animal, qui était le plus souvent un dragon.
Mais il n'existait pas de terme générique pour désigner les bateaux vikings. Les navires étaient appelés, selon leur type, leur dimension ou leur fonction, knörr, skeið, skuta, karfi, snekkja, byrðingr, langskip, kaupskip, herskip...