Erlend est un évêque des îles Féroé (1269-1308). Participant à l'élaboration de la Lettre des moutons, il a aussi renforcé la puissance de l'Église.

Saint Erlend sur la façade ouest de la cathédrole de NidarosSaint Erlend sur la façade ouest de la cathédrale de Nidaros.
Statue d'Odd Hilt, 1939.
Les origines d'Erlend sont inconnues.

En 1269, il est chanoine et professeur à Bergen lorsqu'il est consacré évêque des Féroé par l'archevêque de Nidaros Jon Raude.

Avec le løgmaðr des Shetland Sigurd1, il est missionné par le duc Håkon Magnusson, futur roi Håkon 5, pour examiner le droit en vigueur aux îles Féroé en matière agricole, notamment en recueillant les observations de la population.

En résulte la Lettre des moutons (Seyðabrævið), promulguée le 28 juin 1298. Traitant principalement de l'élevage des moutons, elle se substitue, pour les Féroé, à la législation nationale norvégienne.

Durant son épiscopat, Erlend renforce la puissance de l'Église aux îles Féroé. Ainsi que l'a écrit l'un de ses successeurs, Jon l'Allemand, au début du XVe siècle, « il a enrichi bien plus que tous ses prédécesseurs l'Église féroïenne en privilèges, propriétés et biens temporels2».

Une partie de ces richesses nouvelles est affectée à la construction, au siège épiscopal de Kirkjubøur, d'une cathédrale en pierre dédiée à saint Magnus des Orcades. L'édifice est cependant resté inachevé.

L'alourdissement des impôts suscite, en effet, la colère de la population de l'île, et des plaintes sont adressées au roi. Si Erlend n'a pas été tué durant une émeute, comme le prétend une légende, sans doute a-t-il dû quitter les Féroé pour la Norvège vers 1305.

Erlend a aussi été un homme influent en Norvège. Son nom apparaît ainsi en 1280 parmi ceux des évêques signataires de la loi relative à l'Église. La même année, il est l'un des sept évêques qui assistent au couronnement du roi Eirik Magnusson.

Erlend meurt le 22 juin 1308 à Bergen. Il aurait cependant été enterré à Kirkjubøur, où son corps aurait été exhumé en 1420 par l'évêque Jon en vue d'une canonisation.


1 L'absence de løgmaðr aux Féroé à cette époque a été imputée par Jakob Jakobsen à Erlend, soucieux de ne pas voir concurrencé le pouvoir de l'Église.
2 Erkebiskop Henrik Kalteisens kopibog. Udgivet .. ved Alexander Bugge. Christiania : Thronsen, 1899.