Une hending (de « henda », « attrapper ») est une rime en poésie scaldique. On distingue aðalhending (rime pleine) et skothending (demi-rime). Leur répartition obéit à des règles strictes.
La skothending (étymologie incertaine) est constituée de consonnes (ou de groupes de consonnes) précédées de voyelles différentes, tandis que, dans l'aðalhending (« rime principale »), la même consonne (ou groupe de consonnes) est précédée de la même voyelle.
Ainsi, dans cette lausavísa de Þjóðólfr Arnórsson (les demi-rimes sont en italique, les rimes pleines en gras) :
Dans les poèmes les plus anciens, la répartition des rimes était aléatoire. Par la suite, les règles sont devenues plus strictes et les demi-rimes ont alors figuré dans les lignes paires, et les rimes pleines dans les lignes impaires. La deuxième partie de la rime tombe sur la dernière syllabe accentuée (donc l'avant-dernière syllabe), la première sur l'une des autres syllabes accentuées.
Il existe des strophes sans rime interne. Elles sont appelées háttlausa (« sans forme »). C'est le cas de cette lausavísa d'Egill Skallagrímsson :
D'autres ne contiennent que des demi-rimes dans les lignes paires, et aucune dans les lignes impaires. Elles sont qualifiées de munnvörp (« improvisations »), à l'image de cette lausavísa du jarl des Orcades Torf-Einarr :
Les strophes qui ne contiennent que des rimes pleines se nomment rétthent (« rimée avec cohérence »). Cette lausavísa d'Egill Skallagrímsson en fournit un exemple :
Certaines strophes sont plus élaborées encore, comme ce helmingr de l'évêque Klœingr Þórsteinsson, qui contient deux paires de rimes pleines par ligne :
Cette forme est appelée alhent (« complètement rimée »), et Snorri Sturluson écrit qu'elle est considérée comme « la plus belle et la plus difficile, si elle est bien composée » (Háttatal, ch. 43).
Bibliographie
- Boyer, Régis. La Poésie scaldique. Paris : Éd. du Porte-Glaive, 1990. (Patrimoine de l'Europe). P. 115-118.