Karl Gjellerup (1857-1919) est un écrivain danois. Il est notamment l'auteur de plusieurs tragédies inspirées de légendes nordiques, ainsi que d'une traduction de l'Edda poétique.
Karl Adolph Gjellerup est né en 1857 à Roholte (sud du Sjælland), où son père était pasteur. Très tôt orphelin, il est élevé à Copenhague par un cousin de sa mère, le pasteur et poète Johannes Fibiger.
Suivant la tradition familiale, il étudie la théologie, et obtient son diplôme de candidatus theologiæ (1878).
Mais il rompt avec le christianisme, notamment sous l'influence du darwinisme, ce dont témoignent ses romans En Idealist (1878), puis Germanernes Lærling (1882).
Il est alors un disciple du critique Georg Brandes, théoricien du Moderne Gennembrud (la « percée moderne »), partisan du naturalisme et défenseur de la libre-pensée, à qui est dédié le recueil de poèmes Rødtjørn (1881).
Après un long séjour à l'étranger (1883-1884), il exprime sa rupture avec le radicalisme de Brandes, notamment dans son récit de voyage Vandreaaret (1885).
Faisant retour vers l'idéalisme, le classicisme et le romantisme allemands, il puise son inspiration dans la Grèce antique (Thamyris, 1887), mais aussi dans les légendes germaniques et nordiques.
Hagbart et Signe (1888). Il consacre un essai à Richard Wagner et à L'Anneau du Nibelung (1890). Il est aussi l'auteur d'une traduction de l'Edda poétique (1895), illustrée par Lorenz Frølich.
Il évoque ainsi, dans des tragédies, les figures de Brynhild (1885), puis deÀ partir de 1892, il s'installe à Dresde, d'où sa femme est originaire, et écrit alors en allemand et en danois, ou uniquement en allemand.
Il y compose ses deux romans les plus célèbres, Minna (1889), dont le réalisme est puisé, notamment, chez Ivan Tourgueniev, et Møllen (1896), influencé, quant à lui, par Émile Zola.
Plusieurs de ses œuvres ultérieures sont imprégnées de bouddhisme, découvert par l'intermédiaire de Schopenhauer, parmi lesquelles Pilgrimen Kamanita (1906) ou Verdensvandrerne (1910), même si ses dernières années sont marquées par un retour au christianisme.
En 1917, il partage le prix Nobel de littérature avec son compatriote Henrik Pontoppidan.
Il meurt en 1919 à Klotzsche, près de Dresde.