Le Reallexikon der Germanischen Altertumskunde est une encyclopédie consacrée aux antiquités germaniques. Sa deuxième édition compte trente-cinq volumes.
Le projet d'un dictionnaire encyclopédique dédié aux antiquités germaniques fut évoqué dès 1892 par l'éditeur Karl Trübner (1846-1907) et l'indo-européaniste Wilhelm Streitberg.
Il n'aboutit pas, mais fut relancé en 1905/1906. Rudolf Much fut désigné éditeur, mais dut renoncer pour raisons de santé. C'est l'angliciste Johannes Hoops (1865-1949), de l'université de Heidelberg, qui mena l'entreprise à bien.
La première édition du Reallexikon der germanischen Altertumskunde, en quatre volumes, parut entre 1911 et 1919 à Strasbourg, chez Trübner. Il se voulait une « présentation d'ensemble de la culture des peuples germaniques » depuis les temps les plus anciens jusqu'au XIe siècle (XIIe siècle pour la Scandinavie), envisagée sous ses différents aspects : technique et artistique, social et politique, juridique et religieux...
Étaient en revanche exclues l'histoire politique, l'histoire ecclésiastique et l'histoire littéraire, déjà traitées en suffisance par ailleurs. Le principe admettait toutefois un certain nombre d'exceptions (conversion au christianisme, plus anciennes formes d'expression poétique, Heldensage...).
L'ouvrage se caractérisait par son approche pluridiscplinaire : Hoops entendait associer la préhistoire et l'histoire, l'archéologie, l'éthnographie et la linguistique.
Une nouvelle édition, « vollständig neubearbeitete und stark erweitete », voit le jour à partir de 19681 chez Walter de Gruyter, éditeur devenu propriétaire des éditions Trübner à la mort de leur fondateur.
Les premiers responsables de cette nouvelle édition sont le philologue Heinrich Beck (1929-), l'archéologue Herbert Jankuhn (1905-1990), le folkloriste Kurt Ranke (1908-1985) et l'historien Reinhard Wenskus (1916-2002). S'y sont joints ou leur ont succédé l'archéologue Heiko Steuer (1939-), et les historiens Dieter Timpe (1931-) et Dieter Geuenich (1943-).
Aux quatre tomes initiaux succèdent, entre 1973 et 2007, trente-cinq volumes (complétés, en 2008, par deux tomes d'index), soit 22 358 pages, comprenant 5 124 articles et 3 376 illustrations, dont 952 planches. 1 443 auteurs, issus de 27 pays, ont apporté leur contribution dont, pour la France, François-Xavier Dillmann ou Stéphane Lebecq.
Une même démarche pluridsiplinaire caractérise cette seconde édition. Un certain nombre d'articles font l'objet d'éclairages de la part de spécialistes de disciplines différentes (par exemple, un linguiste, puis un historien et/ou un archéologue), tandis que l'encyclopédie s'ouvre à de nouveaux domaines de recherche (numismatique, botanique, géologie, zoologie, métallurgie...). Elle intègre les apports des derniers outils scientifiques (analyse pollinique, spectométrie...).
Les thèmes traités demeurent pour l'essentiel identiques, même si l'histoire politique bénéficie d'une place élargie. Les relations des anciens peuples germaniques avec leurs voisins (Romains, Celtes, Slaves...) sont approfondies. Le champ chronologique est en revanche restreint : la période étudiée s'arrête avec la conversion au christianisme, soit à l'époque carolingienne sur le continent, et à la période viking en Scandinavie.
Depuis 1986, des monographies sont également publiées sous forme de supplément au Reallexikon (Ergänzungsbände zum Reallexikon der Germanischen Altertumskunde). Une centaine sont parues à ce jour, dont un grand nombre intéresse le domaine scandinave.