La Hafgeirs saga Flateyings est une saga légendaire datant prétendument du XIIe siècle. Il s'agit en réalité d'un faux, forgé à la fin du XVIIIe siècle.

Jorgensen Hafgeirs sagaPremière page de l'article de Peter Jorgensen démontrant la supercherie.Le manuscrit Additamenta 6 fol., conservé à la Bibliothèque royale de Copenhague, indique, sur sa page de garde, qu'il contient la Hafgeirs saga Flateyings, copiée d'après un manuscrit sur vélin islandais du XIIe siècle, arrivé d'Islande en 1774.

Il s'agit d'une saga légendaire dont le contenu apparaît similaire à la Hálfdanar saga Brönufóstra, datée du XIIIe siècle, dont elle reprend les motifs.

Elle ne peut être aussi ancienne que l'indique le manuscrit, comme le démontre l'examen, tant de la forme des vers cités que du style de la prose ou du vocabulaire employé. Dès lors, la prétention que la saga ait été copiée d'un manuscrit du XIIe siècle découle, ou bien d'une erreur grossière, ou bien de la volonté de créer un faux.

C'est la conclusion à laquelle est parvenu Peter A. Jorgensen, qui s'est ensuite interrogé sur l'identité du copiste. L'examen de l'écriture le conduit sur la piste de Þorlákur Magnússon Ísfjord, un étudiant islandais à Copenhague (1771-1776), qui copia plus de quarante manuscrits principalement issus de la collection arnamagnéenne. Il était donc suffisamment expérimenté pour ne pas confondre un manuscrit du XIIe siècle avec un manuscrit datant, au plus tôt, du XIVe. Ísfjord connaissait, de plus, parfaitement bien la Hálfdanar saga Brönufóstra, à laquelle il avait consacré une étude. Enfin, l'examen même du caractère d'Ísfiord conduit à renforcer l'hypothèse qu'il est l'auteur de la Hafgeirs saga.

Quant à l'acheteur du manuscrit, Jorgensen l'identifie, sur la foi du catalogue de la vente de sa bibliothèque, à Bernhard Møllmann, professeur d'université, historiographe royal et bibliothécaire en chef de la Bibliothèque royale de Copenhague.

Bibliographie