Alfred le Grand (849-899) est un roi de Wessex (871–899). Il résista aux assauts vikings et s'attacha à promouvoir la piété et le savoir dans son royaume.
Alfred (Ælfrēd en anglo-saxon) est né en 849. Il est le dernier fils du roi de Wessex Ethelwulf.
En 865, une « grande armée païenne » débarque en Angleterre, menée par Ivar et Halfdan, et est partout victorieuse : Est-Anglie, Northumbrie, Mercie. En 870-871, elle se tourne vers le Wessex, où Alfred et son frère, le roi Ethelred, leur livrent une série de batailles. Même si les Saxons remportent la victoire à Ashdown, les Danois ont l'avantage et Alfred, qui a succédé à son frère, doit demander la paix.
Tandis qu'une partie de l'armée danois entreprend la colonisation de la Northumbrie, puis de la Mercie, le reste fait son retour dans le Wessex à partir de 875. Alfred parvient dans un premier temps à acheter la paix mais, en 878, les Danois s'emparent d'une grande partie du royaume. Alfred doit se replier dans les marais du Somerset où, depuis l'île d'Athelney, il mène d'abord une stratégie de harcèlement de l'armée ennemie. Puis, étant parvenu à rassembler une armée autour de lui, il remporte la victoire à Eddington (878). Les Danois se rendent, leur chef, Guthrum, se fait baptiser, avec Alfred comme parrain, et ils s'installent l'année suivante en Est-Anglie.
En 885, une nouvelle armée viking, soutenue par les Danois d'Est-Anglie, attaque le Kent. Alfred réplique et, en, 886, il s'empare de Londres. Un nouveau traité est conclu avec Guthorm – son texte a été conservé – pour délimiter leurs territoires respectifs. Dès lors, selon la Chronique anglo-saxonne, « tous les Anglais se soumirent à [Alfred], à l'exception de ceux qui étaient sous le joug danois ». En réalité, son autorité se limite au Wessex et à une partie de la Mercie.
En 892, une nouvelle grande armée danoise, à laquelle se joint Hasting, est tenue en échec. Alfred a en effet profité des années de paix pour améliorer les défenses du royaume : réorganisation de l'armée, dont une moitié doit être en permanence mobilisée, développement d'un réseau de forteresses et de villes fortifiées (les burhs), création d'une marine de guerre. L'armée danoise se disperse finalement en 896.
En plus de sa défense du royaume de Wessex, Alfred a aussi réformé l'administration, apporté un soin particulier à la justice, promulgué un nouveau code de lois.
Convaincu que les vikings sont un instrument de la colère divine, et que les malheurs qui frappent l'Angleterre châtient le recul de la piété et du savoir, Alfred a lancé une vaste entreprise de restauration spirituelle et culturelle, à destination du clergé comme des laïcs. En plus de la fondation d'écoles, cela s'est traduit par la traduction des « livre qu'il est le plus nécessaire à tous les hommes de connaître », parmi lesquels l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais de Bède le Vénérable ou les Histoires contre les païens d'Orose1. Homme de culture, Alfred a lui-même traduit Grégoire le Grand (Liber Pastoralis), Saint Augustin (Soliloques) ou Boèce (Consolation de Philosophie).
Alfred meurt en 899.
Il a évité que toute l'Angleterre tombe aux mains des vikings et permis à son fils, Édouard l'Ancien, et à son petit-fils, Athelstan, d'unifier l'Angleterre sous l'autorité de la maison de Wessex.
La vie d'Alfred est connue par la Chronique anglo-saxonne, dont la rédaction débute sous son règne, ainsi que par le récit qu'en a fait le moine gallois Asser (893).