Eir est à la fois le nom d'une déesse, d'une valkyrie, et de l'une des vierges qui servent Menglöð.

Eir est une déesse dont Snorri Sturluson écrit dans son Edda qu'elle est le « meilleur des médecins » (« hon er læknir1 beztr ») (Gylfaginning, ch. 35).

Eir est aussi une valkyrie, citée dans une þula.

C'est enfin l'une des vierges qui sont assises sur le mont nommé Lyfjaberg (« Montagne de la guérison »), aux genoux de Menglöð, dans les Fjölsvinnsmál (str. 38).

« Eir » est un nom commun signifiant « aide », « clémence », ce qui s'applique bien aux trois personnages, y compris à une valkyrie, les valkyries ayant le pouvoir de réveiller les morts.

La même racine pourrait être à l'origine du nom des déesses sud-germaniques Alaisiagae2.

Le nom d'Eir sert de base à plusieurs kenningar désignant la femme, en particulier dans la kenning « Eir de l'or »3.


1 Hilda Ellis Davidson précise que « the term læknir [...] appears to be specifically given to women called upon to treat the wounded after battle or visit sick and injured people in their homes » (Roles of the Northern goddess. London ; New York : Routledge, 1998. P. 162).
2 Vries, Jan de. Altgermanische Religionsgeschichte. 3., unveränd. Aufl. Berlin : de Gruyter, 1970. (Grundriss der germanischen Philologie ; 12). Bd. II. P. 316-317.
3 La kenning apparaît sous une forme simple (« Eir aura ») (lausavísa 5 de Hallfreðr vandræðaskáld, lausavísur 13 et 19 de Gísli Súrsson) ou plus élaborée, ainsi de « Eir du feu du banc d'Áti » (« Eir Áta eldbekks ») et « Eir du feu de la vague » (« Eir unnfúrs ») (lausavísur 5 et 10 de Kormákr Ǫgmundarson).