Forseti est, chez Snorri, un dieu du droit et de la justice, fils de Baldr et Nanna. Il est peut-être issu d'une divinité vénérée par les Frisons.
dieux, où il est indiqué que Forseti habite Glitnir, et qu'il « apaise tous les conflits » (str. 15).
Forseti apparaît dans l'une des strophes des Grímnismal consacrées aux demeures desSnorri cite cette strophe dans la Gylfaginning (ch. 32), après avoir indiqué que :
« Le fils de Baldr et de Nanna Nefsdóttir s'appelle Forseti. Il possède cette halle au ciel qui s'appelle Glitnir, et tous ceux qui viennent chez lui avec des contentieux en reviennent réconciliés. C'est le meilleur tribunal chez les dieux et chez les hommes. »
En dehors de ces deux indications brèves et tardives, Forseti est inconnu des sources scandinaves, hormis la mention de sa participation au banquet donné par Ægir, qui sert de cadre aux Skáldskaparmál, de la kenning « père de Forseti » pour désigner Baldr (Skáldskaparmál, ch. 5, mais jamais employée en poésie scaldique), et de sa présence dans les þulur.
Malgré la rareté des sources, la toponymie pourrait attester l'antiquité de ce dieu.
Dans sa Vita sancti Willibrordi (fin du VIIIe siècle), Alcuin rapporte qu'au début du VIIIe siècle, le missionnaire Willibrord aurait visité une île située aux confins de la Frise et du Danemark et nommée Fositesland, d'après le dieu qui y était vénéré. Altfrid, dans sa Vita sancti Liudgeri, rédigée environ un demi-siècle plus tard, reprend cette information dans des termes pratiquement identiques. Enfin, Adam de Brême, dans sa Gesta Hammaburgensis ecclesiae pontificum (IV 3), indique que l'île Fosetisland s'appelle désormais Heiligland, c'est-à-dire Helgoland.
Fosite (dont l'étymologie est incertaine) aurait pu devenir, en Scandinavie, Forseti (nom commun signifiant « président ») par étymologie populaire.
En Norvège, le nom Forsetlund (dans le fjord d'Oslo) pourrait aussi avoir désigné à l'origine un bosquet consacré à ce dieu. Son culte y aurait peut-être été importé par des commerçants frisons.
Que ce dieu ait été dès l'origine un dieu du droit, ou que cette fonction dérive a posteriori du nom de Forseti (compris comme président du tribunal) demeure incertain.