L'Historia Norwegiae (« Histoire de la Norvège ») est une saga royale rédigée en latin à une date incertaine par un auteur norvégien anonyme. Elle comprend, notamment, une histoire des rois de Norvège, depuis les Ynglingar jusqu'au retour d'Angleterre d'Ólafr Haraldsson. L'un des trois « synoptiques norvégiens », elle est, avec l’Historia de antiquitate regum Norwagiensium, l'une des plus anciennes histoire de la Norvège.

Historia Norwegiae dans le manuscrit DalhousieL'Historia Norwegiae dans le manuscrit Dalhousie.
National Records of Scotland, Édimbourg.
Après un prologue dédié à un Agnellus non indentifié, l’Historia Norwegiae se divise en deux parties. La première consiste en une description de la Norvège, avec une digression sur les Finns, des Orcades, des îles Féroé et de l'Islande. La seconde est consacrée à l'histoire des rois de Norvège, depuis la dynastie mythique des Ynglingar jusqu'au retour d'Angleterre d'Ólafr Haraldsson en 1015, et évoque particulièrement les deux rois christianisateurs, Óláfr Tryggvason et Saint Ólafr. Dans sa version initiale, l'Historia Norwegiae se poursuivait probablement jusqu'à la période de sa rédaction, à moins que celle-ci ait été interrompue.

L'Historia Norwegiae est préservée dans un unique manuscrit écossais, connu comme le « manuscrit Dalhousie », du nom de ses propriétaires. Ce manuscrit de 35 feuillet (l’Historia Norwegiae occupant les douze premiers) contient huit textes historiques : trois consacrés à la Norvège et aux Orcades, les autres à l'Écosse. L'importance accordée aux Orcades a d'abord conduit à situer son origine dans l'archipel, mais il a plus probablement été rédigé vers 1500 pour le compte de la famille Sinclair, à laquelle appartenaient les derniers jarls des Orcades, jusqu'en 1470.

Le texte lui-même est plus ancien. Sa datation est particulièrement difficile. La mention d'une éruption volcanique en Islande a été rapprochée de celle de l'Hekla, que les Annales islandaises datent de 1211, conduisant à situer la rédaction de l'ouvrage vers 1220-1230. Mais de nombreux autres indices (personnages mentionnés, statut des territoires, sources utilisées...) peuvent orienter vers une date plus reculée : 1150-1175.

L'auteur est sans doute norvégien, mais par ailleurs inconnu. Il a certainement fait des études à l'étranger, et l’Historia Norwegiae pourrait avoir été écrite au Danemark, à Lund en particulier, mais le Vik a aussi été suggéré comme lieu de rédaction. Le commanditaire de l'œuvre est pareillement inconnu.

Deux textes en latin ont servi de source et de modèle : la Gesta Hammaburgensis ecclesiae pontificum d'Adam de Brême et l'Imago mundi d'Honoré d'Autun. Les informations sur les ducs de Normandie et les rois d'Angleterre pourraient provenir d'une chronique anglaise. Quant aux sources scandinaves, il pourrait s'agir, ou bien des ouvrages des Islandais Sæmundr Sigfússon, Ari Þorgilsson (la généalogie des rois de Norvège concorde avec celle présentée par Ari dans son Íslendingabók) ou autres, ou bien d'une histoire norvégienne rédigée en latin.

L'existence d'une source commune pourrait expliquer les ressemblances relevées entre l’Historia Norwegiae et l’Ágrip. L’Historia Norwegiae et l’Historia de antiquitate regum Norwagiensium apparaissent en revanche indépendantes.

Traductions

  • A history of Norway and The passion and miracles of the blessed Óláfr. Translated by Devra Kunin ; edited with an introduction and notes by Carl Phelpstead. London : Viking Society for Northern Research, University College London, 2001.
  • Historia Norwegie. Edited by Inger Ekrem and Lars Boje Mortensen ; translated by Peter Fisher. Copenhagen : Museum Tusculanum Press, 2003.