Hlymdalir est la demeure du chef légendaire Heimir. Y séjourne sa fille adoptive Brynhildr. C'est aussi là qu'est élevée Áslaug, fille de Sigurðr et de Brynhildr.
Il est question des Hlymdalir dans le Helreið Brynhildar. Se rendant à Hel après avoir péri à la suite de Sigurðr, Brynhildr engage un échange avec une géante, et dans une strophe (7, incomplète), elle dit :
« Tous m'appelaient
à Hlymdalir
Hildr au heaume
Ceux qui me connaissaient. »
Fournissant bien plus de détails, la Völsunga saga (ch. 23) rapporte le long et agréable séjour de Sigurðr à Hlymdalir, dans le grand domaine d'un grand chef nommé Heimir, qui avait épousé Bekkhildr, la sœur de Brynhildr. C'est chez Heimir que Sigurðr retrouve Brynhildr, qu'il a sortie de son sommeil sur Hindarfjall (ch. 20-21) et qu'ils renouvellent leur engagement (ch. 24).
Des années plus tard, Sigurðr, victime de la magie de la reine Grímhildr, a oublié Brynhildr et épousé Guðrún. Il accompagne à Hlymdalir Gunnar, désireux d'épouser Brynhildr (ch. 27). Heimir leur indique sa demeure et c'est Sigurðr qui, ayant pris l'apparence de Gunnar, franchit le mur de flammes qui l'entoure et obtient de Brynhildr la promesse d'épouser Gunnar.
1, sera élevée ici avec toi ».
C'est encore dans ce même chapitre qu'il est fait mention d'Áslaug pour la première fois, puisque Brynhildr, qui demeure fidèle à Sigurðr, dit à Heimir : « Notre fille, à Sigurðr et à moiCette demande constitue l'incipit de la Ragnars saga Loðbrókar, une continuation de la Völsunga saga2. La Ragnars saga débute en effet par les phrases ; « Heimir des Hlymdalir apprit alors cette nouvelle, que Sigurðr et Brynhildr étaient morts. Et Áslaug, leur fille, et fille adoptive de Heimir, avait alors trois ans ». Craignant pour la vie de la fillette, il fit construire une harpe suffisamment grande pour y dissimuler l'enfant et sa fortune3, et partit pour le Nord (ch. 1).
Hlymdalir signifient « Vallées du vacarme ».
2 Les deux sagas figurent très souvent l'une à la suite de l'autre dans les manuscrits, dont le plus ancien, le NKS 1824 b 4to (vers 1400), sur vélin, et dans de très nombreux sur papier, parmi lesquels un récent, en français, le MS. 3714, œuvre de Louis le Pontois.
3 Un motif qui rappelle celui de la ruse employée par Bósi dans la Bósa saga ok Herrauds, dans laquelle une harpe qui « était si grande, qu'un homme pouvait se tenir debout à l'intérieur » (ch. 12). constitue l'instrument de l'enlèvement de la princesse Hleiðr pendant ses noces (ch.13). Il a peut être été emprunté à la légende de Tristan : dans le poème Tristan et Isolde de Gottfried de Strasbourg, et peut-être dans la version originale de la Tristrams saga, Tristan envoie à son amante un petit chien dissimulé dans une rote ou un violon (McTurk, Rory, Studies in Ragnars saga loðbrókar, Oxford : Society for the study of mediaeval languages and literature, 1991, p. 236-237).