Iðavöllr est la plaine dans laquelle se rassemblent les dieux au commencement et à la fin des temps.
Iðavöllr apparaît au commencement des temps, dans une strophe de la Völuspá (str. 7), développée dans la Gylfaginning (ch. 14). C'est là que les dieux se rassemblent, bâtissent des temples et des autels, fabriquent une forge et des outils, avec lesquels ils produisent des richesses :
Les dieux connaissent alors une période de joie et d'abondance, au cours de laquelle ils s'adonnent à des jeux (Völuspá, str. 8).
Iðavöllr réapparaît après la destruction du monde, dans une strophe de la Völuspá (str. 60), également développée par Snorri (Gylfaginning, ch. 53). C'est là que les dieux qui auront survécu aux Ragnarök se remémoreront les anciens temps :
Ils retrouvent, dans l'herbe, les tabliers d'or sur lesquels les dieux jouaient aux temps anciens (Völuspá, str. 61).
La signification du nom demeure incertaine. Völlr désigne une plaine. Ið peut dériver d'une racine indo-européenne *aidh-, « brûler », ce qui donnerait « plaine brillante ». Le nom ið existe en vieux norrois, où il signifie « activité ». Ce serait alors la « plaine de l'activité (des dieux) ». Cet ið dérive d'une racine indo-européenne *ei-, qui traduit l'idée de mouvement. Iðavöllr serait alors la plaine en mouvement perpétuel, qui se renouvelle constamment, donc, peut-être, « plaine toujours verte ». Cette dernière hypothèse semble la plus convaincante, au regard du caractère cyclique du temps dans la Völuspá. La proposition, défendue au XIXe siècle par Sophus Bugge, qu'Iðavöllr dériverait de l'Eden biblique est en revanche aujourd'hui écartée.
Écrit par Frédéric VincentCatégorie : Lieux mythologiques