L'Aigle de sang est un roman fantastique de Jean-Christophe Chaumette paru en 2001, mêlant paranormal et mythologie nordique.

Couverture de L'Aigle de sang de Jean-Christophe Chaumette, chez PocketPocket (2001)Jean-Christophe Chaumette est un romancier français né en 1961. Il a reçu à trois reprises le Prix Masterton, qui récompense une œuvre relevant du fantastique, en particulier pour L'Aigle de sang, paru en 2001 chez Pocket.

Dans un futur proche, où le changement climatique a provoqué un hiver interminable, plusieurs criminels de guerre et leurs complices, les « chiens de la lune », sont retrouvés morts, victimes de l'aigle de sang :

« Son sternum avait été fendu, dans le sens de la longueur, son poitrail ouvert. Ce qui, au premier abord, ressemblait à de larges ailes rougeâtres déployées sous ses bras, était en fait les deux volets de sa cage thoracique, écartés, étirés, cloués sur le mur par le même genre de pointes qui s'étaient enfoncées dans ses bras et ses chevilles. Au centre, dans une caverne sanguinolente aux parois constellées de mouches, il y avait ses poumons, et son cœur... »

Des enquêteurs du Tribunal Pénal International, une agente spéciale du FBI, un spécialiste de la culture germano-scandinave tentent d'élucider l'affaire.

L'Aigle de sang mêle paranormal et mythologie nordique. Il y est en effet question de différentes dimensions (différents « plans vibratoires ») , qu'attestent les expériences de mort imminente et les enlèvements par des extraterrestres. Mais, tandis que les premières mettent les humains Couverture de L'Aigle de sang de Jean-Christophe Chaumette, chez KindleKindle (2012)en contact avec les Ases, ou anges lumineux, ou bons extraterrestres, les seconds correspondent à des rencontres avec les créatures d'Utgard, ou démons ou extraterrestres lucifériens. S'ajoutent à cela des éléments rappelant les théories du complot, puisqu'une agence du gouvernement américain, la DIA, est parvenue à entrer en contact avec ces forces ténébreuses. Elles lui fournissent des données scientifiques permettant de développer de nouveaux armements, mais en profitent pour accroître leur emprise sur les humains et les pousser au mal, car la haine, la peur, la souffrance, la mort, renforcent leur puissance. C'est ainsi qu'elles parviennent à établir un lien vers la dimension des humains, en vue de la conquérir.

Le roman s'ouvre sur la prophétie d'une volva, et les noms des différentes parties proviennent de la Völuspá, dont des strophes sont citées : Fimbulvet, Valhalle, Loki, Oskopnir, Surt, Wyrd. Ce que L'Aigle de sang décrit, c'est en effet le déroulement des Ragnarök. Depuis le grand hiver jusqu'à la destruction du monde par le feu, en passant par le combat des dieux et des géants, événements et personnages des Ragnarök trouvent leur équivalent dans le roman.

Odin est ainsi Willy Herran (Herran est l'un des noms d'Odin), un médecin dont la femme et le fils ont été assassinés et qui, après une Couverture de L'Aigle de sang de Jean-Christophe Chaumette, chez LokomodoLokomodo (2013)tentative de suicide par pendaison et une expérience de mort imminente, devient possédé. Même jeu sur les noms pour, par exemple, John Lawkey (Loki), le scientifique au service de la DIA, ou pour Jürgen Mund (Jormungand), surnommé « le serpent », un milliardaire criminel et sadique. Le loup Fenrir trouve son équivalent dans Wolf Jaws, les « mâchoires du loup », le nom d'une arme développée par la DIA, tandis qu'une autre arme s'appelle Strategic Unities – Rail-gun Technology, soit SURT, comme le géant qui détruira le monde par le feu. L'affrontement final entre les deux camps a lieu, dans la mythologie, dans la plaine d'Oskopnir, c'est-à-dire « l'endroit qui n'est pas créé », et, dans le roman, dans la zone 51, sur une base militaire américaine secrète, qui n'est donc pas censée exister.

Le combat se déroule selon la prophétie de la voyante, avec cette réserve que survit la femme de l'équivalent de Baldr, alors que les sources scandinaves ne mentionnent aucune déesse parmi les survivants des Ragnarök. C'est l'une des quelques libertés prises par l'auteur. Sa description de l'aigle de sang en est une autre : il s'accompagne d'une crucifixion et le sternum est fendu, alors que, dans la littérature norroise, la cage thoracique est découpée dans le dos de la victime.