La Peur bleue est un album de la série de bande dessinée Chick Bill (1982), dans lequel un bateau-tombe viking est retrouvé au fond d'une grotte du Montana.
Les Aventures de Chick Bill est une série humoristique créée par Tibet (également dessinateur de Ric Hochet) en 1953. Se déroulant au Far West, elle met en scène le jeune cow-boy Chick Bill et ses amis, le petit Sioux Petit-Caniche, le shérif Dog Bull et son adjoint Kid Ordinn.
Paru en 1982, La Peur bleue, scénarisée par Greg (le créateur d'Achille Talon), est le quarante-neuvième album d'une série qui en compte soixante-dix.
Une nuit, dans le Montana, un homme frappe à la porte des quatre amis. Sa peau est bleue, il est frappé d'amnésie et a une peur panique des vikings. De fait, peu après, ils sont attaqués par deux hommes aux tenues et aux armes vikings.
La découverte de l'Amérique par les vikings vers l'an mille est un fait attesté par des preuves, tant écrites (depuis la Gesta Hammaburgensis ecclesiae pontificum d'Adam de Brême jusqu'aux sagas du Vinland, en passant par l'Íslendingabók d'Ari Þorgilsson), qu'archéologiques.
S'agissant de ces dernières, le seul site viking identifié avec certitude est celui de L'Anse aux Meadows, à l'extrémité septentrionale de l'île de Terre-Neuve (Canada). Découvert en 1960 et fouillé dans les années qui ont suivi par les Norvégiens Helge et Anne Stine Ingstad, il a révélé des bâtiments et des artefacts d'origine incontestablement norroise.
L'Anse aux Meadows ne se situe cependant pas « aux abords des Grands Lacs », dont elle est séparée par le Saint-Laurent et son golfe, soit 1197 km jusqu'au lac Ontario. Même si elle a servi de camp de base à des explorations plus lointaines, à l'ouest ou au sud, aucune autre trace de peuplement viking n'a été retrouvée en Amérique.
Dans la seule région des Grands Lacs, des dizaines d'objets se sont cependant vu attribuer une origine norroise. Aucun n'a résisté à un examen approfondi. Ainsi, les « hallebardes » vikings, dont toute une série a été découverte entre la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle, ont finalement été identifiées comme des instruments destinés à couper le tabac à mâcher, distribués, à la fin du XIXe siècle, par l'Amercian Tobacco Company, qui commercialisait alors un tabac dénommé Battle Axe.
Dans La Peur bleue, les vikings sont cependant allés jusqu'au Montana, puisqu'ils y ont laissé un « drakkar », qui, au fond d'une grotte, sert de sépulture à l'un de leurs rois.
Le bateau-tombe, peut-être lié à la croyance en un voyage vers l'autre monde, peut accompagner l'un ou l'autre des deux types de rites funéraires de la période viking : la crémation et l'inhumation.
Le corps était placé dans ou sur un bateau auquel il était mis feu – ainsi dans le récit par Ibn Faḍlān des funérailles d'un chef rūs, ou qui était enterré sous un tumulus, à l'image du bateau d'Oseberg. Les deux pratiques pouvaient se cumuler, comme le montre, par exemple, la tombe de l'île de Groix, en Bretagne : un tumulus dissimulait des corps brûlés dans un bateau (dont ont subsisté des rivets et des clous).
À l'image des bateaux royaux ou aristocratiques d'Oseberg, Gokstad ou Tune en Norvège, ou de celui de Ladby au Danemark, le bateau-tombe de La Peur bleue contient, accompagnant le défunt, un riche mobilier funéraire. Le roi, qui repose sous une tente dressée sur le pont du navire, est somptueusement vêtu, casqué (d'un casque ailé), armé de son épée, et entouré de nombreux objets précieux, tels que des bracelets.