The Sleeping Army (2011) et sa suite, The Lost Gods (2013) sont des romans pour la jeunesse écrits par Francesca Simon. Ils mettent en scène les aventures d'une jeune Londonienne, Freya, qui fait la connaissance des dieux nordiques.

Couverture de The Sleeping Army de Francesca SimonCouverture de The Lost Gods de Francesca SimonFrancesca Simon est née à Saint-Louis (Missouri) en 1955. Elle étudie l'histoire et la littérature médiévale à Yale et à Oxford avant de devenir journaliste indépendante. C'est après la naissance de son fils qu'elle décide de se consacrer à l'écrire des livres pour la jeunesse. Elle est l'auteur de plus de cinquante titres, dont la série Horrible Henri, traduite en 27 langues. The Sleeping Army et The Lost Gods sont parus en 2011 et 2013, respectivement chez Profile Books.

L'action se déroule à Londres à l'époque contemporaines, mais le christianisme n'a pas survécu aux persécutions romaines, et l'odinisme est religion d'État. Dans ce monde, si Léonard de Vinci a bien peint La Cène, elle représente Odin et ses guerriers festoyant au Valhalla avant le Ragnarok, et la cathédrale Saint-Paul est remplacée par un temple dédié à Odin.

Les deux romans ont pour héroïne Freya, jeune Londonienne âgée de douze ans.

The Sleeping Army débute alors qu'elle accompagne son père au British Museum, où il est gardien de nuit. S'ennuyant, elle souffle dans un cor viking, et est transportée à Asgard en compagnie de Thialfi et Roskva, les serviteurs de Thor, de Snot, un berserk, et de Sleipnir, le cheval d'Odin. Elle y découvre des dieux croulants et gâteux : le géant Thjazi s'est en effet emparé d'Idunn et de ses pommes de jouvence et, contrairement à ce qui est rapporté dans l'Edda de Snorri, les dieux ne les ont pas récupérées. C'est Freya qui est chargée de cette mission, qui la mène de Jotunheim à Hel, pour affronter Skadi, Nidhogg, Hel, Loki et Thjazi.

Berserkir du jeu d'échecs de LewisLes tours du jeu d'échec de Lewis prennent la forme d'un berserkr mordant son bouclier.
British Museum, Londres • © Trustees of the British Museum / CC BY-NC-SA 4.0.
Le roman tire son nom du fait qu'Odin, en prévision du crépuscule des dieux, a envoyé une armée dormir sur Terre, dissimulée sous forme de pièces de jeu d'échec, qui doivent se réveiller lorsque retentira le cor. Il s'agit des pièces de Lewis, du nom de l'île des Hébrides (Écosse) où elles ont été retrouvées. Fabriquées en ivoire de morse, peut-être en Norvège, dans la seconde moitié du XIIe siècle, les 93 figurines représentent les différentes pièces du jeu, avec, en particulier, des tours figurées par des berserkir. Elles sont conservées au British Museum et au National Museum of Scotland.

Dans The Lost Gods, les dieux ont retrouvé leur jeunesse, mais non leurs pouvoirs. Ils ne sont en effet puissants qu'à mesure du culte que leur vouent les humains. Or, les temples sont désertés. Alors que les géants du givre s'apprêtent à envahir le monde, les dieux descendent sur Terre, et découvrent un monde qu'ils n'ont pas fréquenté depuis des millénaires. Pour reconquérir leur pouvoir, ils vont devoir devenir célèbre. Ils y parviennent avec l'aide de Freya et d'une chargée de relations publiques, qui fait d'Odin une star de la chanson, vainqueur d'un télé-crochet, de Thor un champion de football, et de Freyja un mannequin vedette.

Francesca Simon multiplie les références aux mythes nordiques, de l'enlèvement d'Idunn aux Ragnarok, en passant par le mariage de Skadi et de Njord, pour entraîner son héroïne dans de multiples aventures, qui laissent une large place à l'humour, notamment grâce à des dieux présentés comme vaniteux et en total décalage par rapport au monde moderne.