Les samtíðarsögur (« sagas de contemporains ») sont des sagas se déroulant en Islande, qui font le récit d'événements contemporains de leur période de rédaction, le XIIIe siècle, ou s'étant produits dans un passé proche. Elles regroupent les biskupasögur (« sagas des évêques ») et la Sturlunga saga (« Saga des Sturlungar »).

Rédigées au début du XIIIe siècle, les premières sagas des évêques mettent en scène les saints islandais Þorlákr Þórhallsson, évêque de Skálholt (Þorláks saga helga, œuvre d'un auteur anonyme), et Jón Ögmundarson, évêque de Hólar (Jóns saga helga, composée par Gunnlaugr Leifsson). Des sagas ont aussi été consacrées aux premiers évêques de Skálholt (la Hungrvaka), à Páll Jónsson et Árni Þorláksson, ainsi qu'aux évêques de Hólar Guðmundr Arason et Lárentíus Kálfsson dont la saga, la dernière du genre, a été composée au milieu du XIVe siècle.

Sturlunga saga dans le manuscrit AM 122 a fol.Une page du manuscrit islandais AM 122 a fol. (1350-1370) contenant la Sturlunga saga.
Stofnun Árna Magnússonar, Reykjavík.
La plus ancienne saga consacrée à Guðmundr Arason, la
Prestssaga Guðmunda góða, a été intégrée à la Sturlunga saga. Cette dernière est une compilation, réalisée vers 1300, de sagas décrivant les conflits qui ont opposé les chefs islandais au cours de la période qualifiée d'« Âge des Sturlungar » (« Sturlungaöld »), qui dura de 1220 à 1262-64. Elle tire son nom de la famille la plus puissante de l'époque. La Sturlunga saga comprend une série de sagas indépendantes à l'origine, mais placées dans l'ordre chronologique et remaniées par l'auteur de la compilation – sans doute Þórðr Narfason. Le cœur de la Sturlunga saga est l'Íslendinga saga de Sturla Þórðarson, qui en constitue près de la moitié et couvre la période 1183–1264. La Sturlunga saga constitue un témoignage de première importance sur les événements qui ont conduit à la perte de l'indépendance de l'Islande.