Heiðrun est la chèvre qui, du sommet de la Valhöll, broute le feuillage de Læraðr, et dont les pis procurent de manière inépuisable de l’hydromel aux einherjar.
Elle est décrite dans les Grimnismál (str. 25) :
De son côté, Snorri dans son Edda (ch. 39), apporte des détails supplémentaires:
« La chèvre qui s'appelle Heiðrun se tient au sommet de la Valhöll et broute les feuilles des branches de cet arbre qui est très célèbre, qui s'appelle Læraðr, et de ses pis coule l’hydromel de telle sorte qu’elle remplit une cuve tous les jours. Elle est si grande que tous les einherjar peuvent y boire à satiété. »
Elle joue donc, pour la boisson, le même rôle que le sanglier Sæhrímnir, dont la chair se renouvelle sans cesse, pour la nourriture.
C'est pour cette raison qu'une partie de la recherche ancienne l'a associée à des rituels de fertilité.
Une autre brève mention de Heiðrun figure dans le Hyndluljóð (str. 46). Dans ce poème, la géante Hyndla insulte Freyja, venue lui demander de l'aide pour l'un de ses protégés. La comparant à un animal en rut, elle l'accuse de courir dehors la nuit, à l'image de Heiðrún allant parmi les boucs.
De part son caractère nourricier, Heiðrun est parfois rapprochée de la vache primitive Auðumla, ou vue comme l'équivalente nordique d'Amalthée, la chèvre qui allaita Zeus dans la mythologie grecque.
L'étymologie est incertaine. L'élément -run (le sens premier du nom est « secret ») se retrouve dans bon nombre de prénoms féminins. Quant à heiðr, il peut s'agir d'un adjectif signifiant « clair » ou « brillant », ou d'un nom ayant pour sens « lande » ou « honneur ». Jan de Vries a, quant à lui, voulu y voir un mot désignant l'hydromel sacrificiel4.
Le nom Heidrun a été donné à un champ d'hydrocarbures norvégien situé en mer de Norvège.