L'Aventure des Vikings (1978) est l'un des tomes de La Découverte du monde en bandes dessinées. Il est consacré aux explorations vikings à l'ouest comme à l'est.
La Découverte du monde en bandes dessinées (1978-1980) est une collection des éditions Larousse qui retrace les exploits des explorateurs et découvreurs, depuis Ulysse et Alexandre le Grand jusqu'aux premiers pas de l'homme sur la Lune. Ses vingt-quatre albums sont confiés à différents scénaristes et dessinateurs.
Elle s'inscrit dans la continuité de la série L'Histoire de France en bandes dessinées (1976-1978), du même éditeur, avec laquelle elle partage nombre de collaborateurs, le dessein didactique, avec ses chronologies et ses cartes, et le style académique.
Le deuxième tome de La Découverte du monde en bandes dessinées est consacré à L'Aventure des Vikings (1978). L'album contient deux histoires : Des Drakkars à l'Est et Les Rois de la mer.
Des Drakkars à l'Est a pour scénariste Jean Ollivier et pour dessinateur Eduardo Coelho, des habitués de l'univers viking, puisqu'ils ont créé les séries Ragnar dans Vaillant en 1955, puis Erik le Rouge dans Pif Gadget en 1976.
Après avoir évoqué successivement les entreprises vikings à l'ouest (Flocki, i.e. Flóki Vilgerðarson, en Islande), au nord (Othar, i.e. Ohthere, jusqu'à l'embouchure de la Dvina) et au sud (pillage de l'Afrique du Nord par Hastings (sic) et Björn-Côte-de-fer), le récit se concentre sur les expéditions des Suédois à l'Est, qui ont remonté les fleuves russes.
Riurik se vit offrir le pouvoir à Novgorod et son fils Oleg lui succéda. De leur côté, Askold et Dir s'emparèrent de Kiev. Les Varègues poursuivirent leur route jusqu'à la mer Noire et à Byzance, qu'ils attaquèrent à deux reprises, et encore plus à l'est, jusqu'à la mer Caspienne et à la Route de la soie. Il est question de leurs échanges commerciaux et de leurs rapports avec les peuples voisins, Slaves, Petchenègues, Magyars, Bulgares, Khazars…
Les noms des différents personnages, l'épisode dans lequel les Slaves sollicitent les Varègues, les attaques des Rus contre Byzance proviennent de la Chronique de Nestor, composée par un moine de Kiev au début du XIIe siècle.
Les Rois de la Mer a pour scénariste Jacques Bastian et pour dessinateur José Bielsa, qui a également réalisé la couverture du fascicule.
Le récit évoque d'abord Erik le Rouge qui, banni d'Islande, découvrit et colonisa le Groenland, puis son fils, Leif, qui aborda au Vinland, enfin les expéditions successives de Thorval, frère de Leif, et ensuite du commerçant islandais Thorfin Karlsefni, accompagné de Freydis, fille d'Erik. L'hostilité des indigènes, les « Skroelings », mit un terme à l'aventure viking au Nouveau Monde.
Le récit emprunte naturellement aux sagas du Vinland (Grænlendinga saga, Eiríks saga Rauða), peut-être par l'intermédiaire de La Route des cygnes de René Hardy, « roman de la découverte de l'Amérique par les Vikings », paru quelques années plus tôt (1967). Les deux œuvres ont en commun l'usage de la kenning « route des cygnes » pour désigner la mer, une kenning qui existe en vieil anglais, mais pas en vieux norrois. Les prêtres catholiques y sont pareillement qualifiés de « crânes rasés » et de « papars », des termes non attestés ou employés à mauvais escient (les papar, nom pluriel, désignent les ermites irlandais réputés avoir été les premiers occupants de l'Islande).