Les runes du Hälsingland sont une variété de runes dépourvues de haste (barre verticale).
Cette simplification du nouveau fuþark1 est attestée par une dizaine d'inscriptions datant de la fin du Xe ou du XIe siècle. Les premières (dont la pierre de Malsta) ont été retrouvées dans le Hälsingland , une province du Centre-Est de la Suède, puis dans la province voisine de Medelpad, ainsi que dans le Södermanland et l'Uppland (Sud-Est). Hormis sur les pierres du Hälsingland, ces runes sont employées en compagnie de runes traditionnelles.
Les runes du Hälsingland se caractérisent par la disparition (ou la réduction) de la haste (« stav » dans les langues scandinaves, d'où leur nom de « stavlösa runor » en suédois), ne laissant souvent subsister que la panse ou une diagonale. Compte tenu de l'importance essentielle de l'orientation et de la hauteur des caractères, des règles particulières de composition s'appliquent : les textes sont écrits dans une bande, et toujours de gauche à droite.
2» destinée à servir à des usages du quotien - bien que plusieurs inscriptions soient très formelles, ainsi celles figurant sur des pierres commémoratives. Il n'est toutefois pas exclu qu'il ait pu être parfois utilisé avec une intention cryptique.
Sans doute ce système a-t-il été développé par souci de commodité, pour gagner de la place et du temps et de rapidité d'écriture, une sorte de « sténographie runiqueLe petit nombre d'inscriptions retrouvées traduit la faible popularité de cette variété de runes, qui tient sans doute à ses difficultés de lectures : le a, le t et le b ont ainsi le même tracé, et seule leur hauteur relative permet de les distinguer.
Cette difficulté est telle que ces runes ont longtemps passé pour incompréhensibles, à tel point qu'un concours royal fut organisé en 1624 pour inciter à les déchiffrer. Ce n'est qu'en 1675 que le problème fut résolu par le mathématicien Magnus Celsius3.