La Fagrskinna (« Beau parchemin ») est une saga royale rédigée au début du XIIIe siècle et retraçant l'histoire des rois de Norvège depuis Hálfdan svarti jusqu'à la bataille de Ré (1177).

La Fagrskinna dans le manuscrit NRA 51Un aperçu du feuillet subsistant du manuscrit B (NRA 51, Riksarkivet, Oslo) reproduit dans l'édition de la Fagrskinna par P.A. Munch et C.R. Unger (1847). Tout comme la Heimskringla, la Fagrskinna s'achève là où débute la Sverris saga, et il est possible qu'elle ait été conçue comme son complément, peut-être à l'initiative du roi Hákon Hákonarson, le petit-fils de Sverrir, ce qui pourrait expliquer la présentation sous un jour très favorable des rois des Norvège.

L'auteur, anonyme, de la Fagrskinna a eu recours, outre à des poèmes scaldiques – 271 strophes ou fragments de strophe sont cités1, à des sources principalement écrites : peut-être les konunga ævi, aujourd'hui disparus, de Sæmundr Sigfússon, l’Ágrip, l’Óláfs saga Tryggvasonar d'Oddr Snorrason, une version de l'Óláfs saga helga, le *Hryggjarstykki, peut-être une *Hákonar saga góða indépendante, la Morkinskinna, la Jómsvíkinga saga et une *Hlaðajarla saga.

La Fagrskinna a sans doute été rédigée en Norvège, à Niðaróss, ou du moins dans le Þrándheimr, mais il est possible que son auteur ait été islandais.

Même si elle souffre de la comparaison avec la Heimskringla et la virtuosité de son auteur, la Fagrskinna n'en est pas moins « a well-written history; the narration is cogent and well arranged, without digression, free of superstition, and moderately pious », selon les termes de son éditeur, Bjarni Einarsson2.

La Fagrskinna tire son nom de Thormod Torfæus, qui baptisa ainsi, au XVIIe, l'un des deux manuscrits de la saga, par opposition à la Morkinskinna (« Parchemin moisi »). Le texte devait s'appelait initialement Nóregs konungatal (« Catalogue des rois de Norvège »). Les deux manuscrits, qui étaient conservés à la bibliothèque de l'université de Copenhague, ont disparu lors du grand incendie de 1728, mais il en existe plusieurs copies sur papier.

Chacun des deux manuscrits représentait une version différente. La version A, dérivée du manuscrit qualifié de Fagrskinna, a probablement été écrit dans la première moitié du XIVe. La version B, dont un feuillet d'origine a été préservé, a été datée du milieu du XIIIe. Elle comporte plusieurs lacunes.

Traduction

  • Fagrskinna : a catalogue of the Kings of Norway. A translation with introduction and notes by Alison Finlay. Leiden ; Boston : Brill, 2004.
 

1 Dont l'Eiríksmál et plusieurs strophes du Haraldskvæði de Þorbjörn hornklofi, qui ne sont conservés qu'ici.
2 Bjarni Einarsson. Fagrskinna. In : Medieval Scandinavia : an encyclopedia. Ed. by Phillip Pulsiano. New York : Garland, 1993.