Magnus Lagabøte (« le législateur ») fut roi de Norvège de 1263 à 1280. Il est l'auteur de la première législation applicable à l'ensemble du royaume.
Né en 1238, Magnus est le fils du roi Håkon Håkonsson et de la reine Margrete Skulesdatter.
Il reçut le titre de roi en 1257, à la mort de son frère Håkon, et fut couronné en 1261. À la mort de son père, en 1263, il lui succéda sur le trône.
Magnus avait épousé en 1261 Ingeborg Eriksdatter, fille du roi de Danemark Erik Plogpenning. Les noces furent célébrées à Bergen, et les festivités eurent lieu dans le Håkonshall nouvellement construit. Magnus eut deux fils, Eirik (né en 1268) et Håkon (né en 1270), qui lui succédèrent.
Rompant avec la politique étrangère de son père, Magnus connut un règne pacifique. Il conclut la paix avec l'Écosse (paix de Perth en 1266), renonçant aux Hébrides et à l'île de Man en échange d'une redevance annuelle. Il resserra cependant les liens avec les Shetland et les Orcades. Un traité de paix et de commerce fut conclu avec l'Angleterre en 1269. Les relations avec les voisins scandinaves demeurèrent apaisées.
Magnus est surtout réputé pour son activité de législateur. Il mit en place une législation unique pour l'ensemble du pays (landslov), qui modernisa et unifia les législations provinciales jusque là en vigueur (1274-1276). Elle concernait les différentes branches du droit : civil, pénal, public. Elle servit de modèle pour les colonies norvégiennes, dont l'Islande, avec la Jónsbók. Le landslov norvégien est l'une des plus anciennes législations européennes applicables à l'ensemble d'un royaume. Il demeura en vigueur pendant plus de quatre siècles.
Magnus est aussi l'auteur d'une loi municipale (bylov), d'abord appliquée à Bergen, le centre du pouvoir politique, en 1276, puis étendue à l'ensemble des villes du royaume. Elle régulait en particulier l'activité économique.
L'organisation de la hird et les privilèges et les devoirs de l'aristocratie firent l'objet du Hirdskrå, qui introduisit également en Norvège des titres de noblesse d'inspiration continentale : barons, chevaliers.
La volonté de Magnus de réviser également le droit canon se heurta cependant à l'hostilité de l'archevêque de Nidaros Jon Raude. Considérant que la matière relevait de la seule compétence de l'Église, Jon élabora sa propre législation. Au terme de négociations, un concordat (Sættargjerden) fut cependant conclu à Tønsberg en 1277. Il définissait les rapports entre l'Église et l'État. En échange de privilèges de juridiction dans les matières spirituelles, d'exemptions d'impôts, d'un nouveau régime de la dîme, l'Église renonçait à se mêler de la succession au trône et la Couronne se débarrassait de sa soumission symbolique au pouvoir spirituel.
Cultivé, amateur de littérature, Magnus poursuivit les efforts de son père et de son frère aîné pour développer une littérature courtoise norvégienne. Il chargea également l'Islandais Sturla Þórðarson de rédiger une saga qui lui serait consacrée, mais seuls deux feuillets de ce qui fut la dernière saga royale ont été conservés.
Magnus mourut de maladie en 1280.