Soul of Gold est une série d'animation japonaise inspirée du manga Saint Seiya. Elle se déroule à Asgard, et baigne dans l'univers des mythes et légendes nordiques.
Réalisée par Takeshi Furuta et produite par Toei Animation, d'après l'œuvre de Masami Kurumada, Soul of Gold (黄金魂) a été diffusée en 2015 en streaming. Elle compte treize épisodes.
L'action se déroule après la mort des chevaliers d'or, qui se sont sacrifiés pour détruire le Mur des Lamentations (Hadès, Inferno). Ils sont ressuscités à Asgard, qui apparaît pour la troisième fois, après La Bataille des Dieux et Asgard.
Terre traditionnellement glaciale située au nord de l'Europe, Odin y est vénéré. Son représentant sur terre se nomme Andreas Riise, qui a succédé à Hilda de Polaris, tombée malade.
Les chevaliers vont devoir découvrir qui les a ressuscités – Odin, le dieu souverain, ou le dieu maléfique Loki ? – et détruire Yggdrasil, qui représente une mystérieuse menace pour le monde. Pour cela, il leur faudra affronter une nouvelle génération de guerriers divins.
Les sept guerriers divins
Les guerriers divins, défenseurs d'Odin et d'Asgard, font leur apparition dans La Bataille des Dieux. Au nombre de sept dans Asagrd, ils périssent tous dans le combat qui oppose les chevaliers de bronze à la force qui s'est emparée d'Hilda de Polaris. Sept nouveaux guerriers apparaissent dans Soul of Gold. Ils s'inspirent toujours des mythes et légendes nordiques.
Frodi de Gullinbursti
Frodi de Gullinbursti porte un nom évoquant Freyr.
Fróði, d'abord, est un roi danois légendaire apparaissant dans de nombreuses sources. Il est associé à la « paix de Fróði », longue période de paix et de prospérité. Chez Snorri (Ynglinga saga, ch. 10), cette paix aurait eu lieu durant le règne de Freyr.
Frodi possède l'épée Siegschwert (« épée de la victoire » en allemand), qui a la propriété de combattre d'elle-même, ce qui est également le cas de celle de Freyr (Skírnismál, str. 8 et 9), qui n'est, elle, pas nommée.
Gullinbursti est ensuite le sanglier magique de Freyr. Le personnage de Frodi a du reste pour totem le sanglier, et son attaque se nomme Wildschwein (« sanglier » en allemand).
Fafnir de Nidhogg
Fafnir de Nidhogg est associé au dragon.
Fáfnir est un géant, frère de Reginn, qui s'est transformé en dragon pour défendre son or. Il est tué par Sigurðr. C'est un personnage cruel, à l'image du guerrier divin qui porte son nom.
Quant à Níðhöggr, c'est un dragon qui ronge les racines d'Yggdrasill (Grímnismál, str. 35) et suce les cadavres des morts (Völuspá, str. 39), de la même manière que Fafnir aspire l'énergie des humains pour accroître la puissance d'Yggdrasil.
Hercule de Tanngrisnir
Hercule de Tanngrisnir est identifié à Þórr.
C'est le plus grand et le plus fort des guerriers divins. Par ailleurs, Hercule est souvent identifié à Donar/Þórr. L'un comme l'autre symbolisent la force et protègent le monde et les hommes contre des créatures monstrueuses. La massue de l'un ressemble au marteau de l'autre.
Tanngrisnir est, avec Tanngnjóstr, l'un des boucs qui tire le char de Þórr (Gylfaginning, ch. 20), char dont les deux boucliers que porte Hercule symbolisent peut-être les roues. Ces deux boucliers, qui servent aussi d'armes, reviennent à leur possesseur après avoir été lancés, à l'image de Mjöllnir.
Surtur d'Eikthyrnir
Surtur d'Eikthyrnir porte un nom composite.
Surtr est le géant du feu, qui, lors des Ragnarök, partira en guerre contre les dieux et incendiera le monde (Völuspá, str. 52 ; Vafþrúðnismál, str. 18, 50, 51…).
Surtur possède une épée enflammée, comme son homonyme (Völuspá, str. 52), et l'une de ses attaques se nomme les « flammes du maelstrom », l'autre les « flammes azurées de la haine ».
La sœur de Surtur, tuée accidentellement par la faute de Camus, chevalier d'or du Verseau, se nommait Sinmore, ce qui correspond à Sinmara, nom d'un personnage obscur, sans doute une géante, cité dans les Fjölsvinnsmál (str. 26 et 30).
Eikþyrnir est un cerf qui se tient sur la Valhöll et broute les feuilles de Læraðr (Grímnismál, str. 26).
Sigmund de Grani
Sigmund de Grani évoque les Völsungar.
Dans le cycle de Sigurðr (Völsunga saga, poème héroïques de l'Edda), Sigmundr est le fils de Völsungr, et le père de plusieurs héros: Sinfjötli, Helgi et Sigurðr, qui le venge après sa mort.
Dans Soul of Gold, Sigmund est non pas le père, mais le frère aîné de Siegfried (équivalent alemand de Sigurðr), l'un des guerriers divins qui meurt dans Asgard. L'une de ses motivations en affrontant les chevaliers d'Athéna est de venger la mort de son frère.
Sigmund a pour arme l'épée Gram. Dans la légende, Gramr est une épée plantée par Óðinn dans l'arbre Barnstokkr. Seul Sigmundr est capable de l'en retirer (Völsunga saga, ch. 3). Elle est brisée lorsqu'il est tué (Völsunga saga, ch. 11). Reforgée par Reginn, elle devient l'épée de Sigurðr (Völsunga saga, ch. 15).
Grani est le cheval de Sigurðr. C'est un descendant de Sleipnir, et Sigurðr le choisit sur les conseils d'Óðinn (Völsunga saga, ch. 29). C'est en le chevauchant que le héros franchit le mur de flammes qui entoure la forteresse de Brynhild (Völsunga saga, ch. 29). Le cheval apparaît lors d'une attaque de Sigmund.
Lors de son combat contre Saga, chevalier des Gémeaux, Sigmund est possédé. et se transforme en Berserk, « un guerrier fou ayant renoncé à son cœur qui se bat sans craindre la mort », selon l'anime. Les berserkir sont des guerriers qui, sous l'emprise d'une fureur extatique, deviennent invincibles. Une fois possédé, Sigmund acquiert une force supplémentaire et porte des coups frénétiques en hurlant.
Baldur de Hraesvelg
Baldur de Hraesvelg porte un nom disparate.
Baldr est l'un des fils d'Óðinn. Beau et rayonnant, il existe une plante si blanche qu'elle est comparée à ces cils. La blancheur se retrouve dans les cheveux du guerrier divin.
Baldr possède aussi la sagesse, l'éloquence, la clémence (Gylfaginning, ch. 22). Dans son enfance, le futur guerrier se caractérisait pareillement par sa bonté.
C'est pour l'en récompenser qu'Odin lui a fait le don de l'invulnérabilité, qui rappelle celle qui protégeait (presque) Baldr après que sa mère, Frigg, eut fait jurer à (presque) toute chose sur terre de l'épargner (Gylfaginning, ch. 49).
Baldur prononce des noms de runes pour lancer ses attaques, et les runes apparaissent alors sur sa main (uruz, ansuz – seule la seconde est correctement représentée), même si le dieu n'est pas associé aux runes.
L'une de ses attaques prend la forme d'une projection de guerrières ailées, qui représentent les valkyries. Le dieu n'a pas davantage de lien avec les valkyries.
Hræsvelgr est un aigle géant dont les battements d'aile sont à l'origine du vent (Vafþrúðnismál, str. 37).
Utgarda de Garmr
Utgarda de Garmr est un nom hétérogène.
Utgarda ne renvoie pas à un nom de personne, mais de lieu. Útgarðr désigne littéralement le « domaine extérieur », c'est-à-dire celui situé au-delà des domaines des hommes et des dieux.
Il existe en revanche un personnage nommé Útgarðaloki. Il s'agit d'un géant qui organise une série d'épreuve au cours desquelles Þórr et ses compagnons, Loki et Þjálfi, sont vaincus par la magie (Gylfaginning, ch. 46-47).
La présence de -loki dans le nom du géant a sans doute influencé la représentation du guerrier divin qui, comme le Fenrir d'Asgard, projette une meute de loups sur son adversaire. Or, le dieu Loki a engendré Fenrir et est surnommé « le père du loup ».
Utgarda possède également une épée nommée Dainsleif qui « traque ses proies jusqu'au bout ». Référence est faite à Dáinsleif, une épée légendaire qui a notamment pour propriété de causer la mort d'un homme chaque fois qu'elle est dégainée (Skáldskaparmál, ch. 50).
Garmr est un chien attaché devant Gnipahellir, qui aboie à l'approche des Ragnarök (Völuspá, str. 44, 49, 58). Peut-être est-il identique à Fenrir.
Yggdrasil
Les chevaliers de bronze doivent pénétrer dans Yggdrasil, l'arbre cosmique de la mythologie nordique, au sein duquel se développe une entité maléfique.
Fimbulvetr, le « Grand hiver » annonciateur des Ragnarök, mais il désigne ici une barrière de brume générant des illusions.
Pour cela, ils doivent d'abord franchir l'« Hiver de Fimbul ». Le nom dérive duIls peuvent ensuite détruire les racines d'Yggdrasil qui affleurent en trois endroits. De fait, Yggdrasill compte bien trois racines (Grímnismál, str. 31).
Une fois à l'intérieur de l'arbre, il leur faut encore abattre les statues situées dans les sept (en réalité huit) chambres d'Ygdrasil, chacune protégée par un guerrier divin. Ces chambres portent les noms de différents mondes de la mythologie.
Svartalfheim
Svartalfheim est qualifiée de chambre de la sagesse. Svavrtálfaheimr (« monde des elfes noirs ») est le domaine des nains chez Snorri (Gylfaginning, ch. 34, Skáldskaparmál. ch. 39). Certains noms de nains, tels qu'Alvíss, « Celui qui sait tout », les associent à la sagesse.
C'est Fafnir qui est le gardien de cette chambre. Certains géants sont réputés pour leur sagesse et leur savoir. Ainsi, le géant Vafþrúðnir est-il qualifié d'« alsviðr » (« très sage »). Fáfnir, mortellement blessé par Sigurðr, révèle de même au héros sa sagesse, ou, du moins son antique savoir.
Jotunheim
Jotunheim est la chambre des géants. Jötunheimr est effectivement le « monde des géants », des jötnar, situé à l'est de Miðgarðr.
Elle est assez logiquement gardée par Hercule, le guerrier divin associé à Þórr, le tueur de géants.
Alfheim
Alfheim, la chambre de la lumière, porte le nom du « monde des elfes ». Chez Snorri, c'est le monde des elfes lumineux (« ljósálfar »), qui sont « plus beaux que le soleil » (Gylfaginning, ch. 17). Le nom « elfe » dérive d'ailleurs peut-être de l'indo-européen *albh : « briller », « être blanc ».
La beauté, la lumière, évoquent Baldr, et c'est Baldur qui est le gardien de cette chambre. Cependant, dans la mythologie, Álfheimr est le nom de la résidence de Freyr (Grímnismál, str. 5).
Helheim
Helheim, la chambre des morts, est littéralement, le « monde de Hel ». Ce terme n'apparaît pas dans les sources anciennes, où il serait redondant. S'il existe bien une déesse de la mort nommée Hel, sans doute s'agit-il d'une personnalisation poétique tardive du royaume des morts du même nom.
Dans cette chambre combattent des guerriers morts, qualifiés d'einherjar, ces guerriers morts au combat qui se battent et festoient à la Valhöll dans l'attente des Ragnarök.
C'est Utgarda de Garm qui est le gardien de cette chambre, peut-être parce que Garm est parfois – mais sans fondement – identifié à un gardien des enfers : il est attaché devant Gnipahellir, dont la composante -hellir peut rappeler Hel, mais qui signifie « caverne ».
Vanaheim
Vanaheim, la chambre des héros, porte le nom du « monde des Vanes ». Il s'agit, chez Snorri (Gylfaginning, ch. 23 ; Ynglinga saga, ch. 4), du pays d'origine des Vanes, l'une des deux familles de dieux, associée à la fécondité et la fertilité.
Vanaheim est gardée par Frodi. Or, Fróði est associé à Freyr, le principal dieu Vane.
Niflheim
Niflheim, la chambre de la brume, tire son nom de Niflheimr, le « monde obscur » ou « monde nébuleux ». C'est la rencontre dans Ginnungagap du froid venu de ce monde nordique et de la chaleur venue de Muspell, au sud, qui est à l'origine d'Ymir, le premier être au monde (Gylfaginning, ch. 5). Toujours selon Snorri (Gylfaginning, ch. 15), Niflheim se situe sous la troisième racine d'Yggdrasill.
Sigmund est le défenseur de Niflheim. Sans doute ce choix a-t-il été dicté par le lien entre Sigmundr et Sigurðr, ce dernier étant associé aux Niflungar, Nibelungen en haut allemand, nom qui désigne, à la fois, le peuple de nains dont Siegrfied a conquis le trésor, et les Burgondes.
Juchheim
Juchheim se nomme la chambre de la glace. Son appellation ne renvoie à aucun nom mythologique ou légendaire.
Elle est d'abord défendue par Camus, chevalier d'or du Verseau, qui a pris le parti du guerrier divin Surtur.
Muspellheim
Surtur défend ensuite, logiquement, Muspellheim, la chambre des flammes, puisque Muspelheimr (« Monde de Muspell ») est la résidence du géant Surtr (Gylfaginning, ch. 4).
Loki
Les chevaliers d'or apprennent que leur véritable ennemi est Loki, qui s'est libéré du vase où il était emprisonné, et a finalement réussi à reprendre son apparence et sa force divines.
Cet emprisonnement de Loki rappelle le sort du dieu quand, après avoir provoqué la mort de Baldr, il est enchaîné dans une caverne avec les entrailles de ses fils, un serpent venimeux au-dessus de son visage (Gylfaginning, ch. 50).
De même qu'il se libérera lors des Ragnarök, la résurrection de Loki dans l'anime est synonyme de grande bataille, au cours de laquelle se joue le sort du monde.
Loki entend en effet conquérir la Terre et, pour cela, il compte faire renaître l'arme ultime d'Asgard, la lance de Gungnir, qui est, dans la mythologie, la lance d'Óðinn.
De leur côté, les chevaliers d'or ont d'abord recours à Balmung, déjà apparue dans Asgard. Balmung est présentée comme l'épée d'Óðinn. Elle est en réalité l'épée de Siegfried dans la Chanson des Nieblungen.
Mais l'instrument décisif lors de l'ultime combat est Draupnir, présenté comme « une relique assez puissante pour contenir un dieu maléfique ». L'objet, doré et de forme circulaire, fait référence à Draupnir, l'anneau d'Óðinn, dont il dégoutte toutes les neuf nuits huit anneaux d'or du même poids.