Thorgal est une bande dessinée créée en 1977 par Jean Van Hamme (scénario) et Grzegorz Rosinski (dessins). Son personnage principal a été recueilli et élevé par des vikings. La série s'inscrit donc pour partie dans un cadre scandinave, évoquant notamment, à plusieurs reprises, la mythologie nordique.

Thorgal apparaît pour la première fois en 1977 dans Le Journal de Tintin, et le premier album est paru en 1980 aux Éditions du Lombard. La série compte aujourd'hui 34 albums, le dernier sorti en 2013. Depuis 2007, Yves Sente a succédé à Jean Van Hamme au scénario. Depuis 2010, une série dérivée, Les Mondes de Thorgal, dont les albums sont scénarisés et dessinés par différents auteurs, met en scène des personnages secondaires.

Thorgal est un enfant recueilli par des vikings pris dans une tempête en mer. C'est pour cette raison qu'il est nommé Thorgal, en référence au dieu du tonnerre, et Ægirsson, en référence au géant de la mer (bien qu'en vieux norrois, la forme correcte de « fils d'Ægir » soit Ægisson). Thorgal est élevé par Leif Haraldson, chef des vikings du Nord. Il se sent toutefois en décalage avec son peuple d'adoption, dont il ne partage pas la violence et la perpétuelle quête de richesses. Il ne recherche en effet que la liberté et une vie paisible auprès de sa famille.

Thorgal, Funérailles de Leif HaraldsonLes funérailles de Leif Haraldson.
Aaricia, Le Lombard, 1989.
Thorgal est, en réalité, un « enfant des étoiles » (titre du septième tome, 1984). Ses parents faisaient partie d'une expédition envoyée sur la Terre par le « peuple des étoiles ». Elle fut accidentée, et sa mère le déposa dans une capsule spatiale. C'est ainsi qu'il fut recueilli par les vikings du Nord. Plus tard (Le Royaume sous le sable, tome 26, 2001), Thorgal apprend que ce « peuple des étoiles » étaient des Atlantes ayant dû quitter la Terre suite à l'engloutissement de leur monde.

Thorgal est un personnage en quête perpétuelle. Ses aventures l'amènent à rencontrer différentes civilisations. Ainsi, le pays Qâ, où se déroulent les tomes 9 à 13, est inspiré du pays maya. Seule une minorité d'albums a en conséquence pour cadre la Scandinavie – le « Northland », dont la description demeure sommaire, même si quelques institutions scandinaves sont présentes.

La Marque des bannis (tome 20, 1995) évoque ainsi le thing et les peines infligées : la compensation (même si elle est appelée ici « wergild ») ou le bannissement (mais la mutilation qu'est la marque des bannis n'a pas de fondement historique).

Dans Aaricia (tome 14, 1989), les funérailles du chef Leif Haraldson s'inspirent du récit d'Ibn Faḍlān, et Thorgal combat lors d'une hólmganga (« duel »).

Les tomes 32 à 34 (La Bataille d'Asgard, 2010 ; Le Bateau-Sabre, 2011 ; Kah-Aniel, 2013) montrent Thorgal navigant en compagnie de marchands sur les rivières de la route de l'Est, à destination de « Bag Dadh ».

Il est aussi question de l'avènement du christianisme qui menace les vikings (Le Bateau-Sabre).

Thorgal, ragna rokkrLe « ragna rokkr ».
Géants, Le Lombard, 1996.
La série oscille entre fantastique (univers parallèles) et science-fiction (civilisation extraterrestre), ce qui laisse relativement peu de place à l'univers scandinave.

Les dieux jouent toutefois un rôle important dans le destin de Thorgal, et la mythologie nordique est évoquée à plusieurs reprises. La seule divinité majeure qui apparaît dans les albums scénarisés par Van Hamme est Frigg, qui est la protectrice de Thorgal (L'Enfant des étoiles ; Géants, tome 22, 1996). Niddhog est, quant à lui, un ennemi récurrent : Thorgal l'affronte dans L'Enfant des étoiles, La Gardienne des clés (tome 17, 1991) et La Forteresse invisible (tome 19, 1993).

D'autres créatures mythologiques apparaissent : nains (Ivaldir, sans doute inspiré du nom Ívaldi, et un autre curieusement nommé Tjahzi, dans L'Enfant des étoiles), géants (dans Géants sont représentés Geirroed, le roi des géants, qui a dérobé Draupnir, et Bergelmir – les autres géants portent des noms ne se trouvant pas dans la mythologie), walkyries (dont Swanée, qui figure aussi dans Géants : son apparence rappelle plutôt celle des elfes de fantasy, mais elle se transforme en cygne, ainsi que son nom le laisse d'ailleurs entendre).

Divers lieux mythologiques sont représentés : le pont arc-en-ciel Bifrost, gardé par Himdall (sic) (Au-delà des ombres, tome 5, 1983, puis Le Sacrifice, tome 29, 2006) ou le Valhalla (dont l'architecture, telle qu'elle apparaît dans La Forteresse invisible, puis dans La Bataille d'Asgard, rappelle celle d'une stavkirke norvégienne).

Le « ragna rokkr » (sic) est évoqué à deux reprises (La Forteresse invisible et Géants).

Le Bouclier de Thor (tome 31, 2008) et La Bataille d'Asgard, scénarisés par Sente, font d'avantage référence à la mythologie nordique : se déroulant en grande partie à Asgard, ils montrent l'arbre cosmique Yggdrasill, mettent en scène les dieux et déesses Loki, Sif, Thor, Idun et Odin, se réfèrent aux mythes des pommes de jouvence d'Idun et de la chevelure de Sif, coupée par Loki.