Þorbjörn hornklofi est un scalde norvégien actif à la fin du IXe siècle. Auteur du Haraldskvæði et de la Glymdrápa, il est l'un des poètes du roi Haraldr hárfagri.
Les origines, la famille ou la vie de Þorbjörn hornklofi sont inconnues.
Le Skáldatal le mentionne parmi les scaldes du roi de Norvège Haraldr hárfagri (qui a régné d'environ 860 à environ 932), et il est représenté à la cour du roi dans l'Egils saga (ch. 8), tenu en haute estime, aux côtés de ses confrères Auðunn illskælda et Ölvir hnúfa.
Dans la Fagrskinna (ch. 2), il est même présenté comme un « vieil ami du roi Haraldr, qui avait toujours fait partie de sa garde (« hirð ») depuis son enfance ».
Þorbjörn est, avec les deux scaldes cités plus haut, le héros d'une courte aventure, la Skálda saga Haralds konungs hárfagra, contenue dans la Hauksbók, qui préserve une lausavísa de chacun. Il s'agit d'une œuvre de fiction, sans valeur historique.
À une exception près, dans la Heimskringla (Haralds saga hins hárfagra, ch. 15), c'est par son seul surnom, Hornklofi, qu'il est désigné. Celui-ci signifie peut-être « Fente-de-corne », et figure, dans les þulur, comme un heiti désignant le corbeau.
Ce surnom est le plus souvent considéré comme une référence au plus ancien poème de Þorbjörn, le Haraldskvæði (« Poème sur Haraldr »), également dénommé Hrafnsmál (« Dits du corbeau »), car se présentant sous la forme d'un dialogue entre une valkyrie et un corbeau.
Dans un style mêlant traits eddiques et scaldique, ce poème dresse un portrait de la cour du roi Haraldr et fait le récit de la bataille du Hafrsfjörðr (traditionnellement datée de 872, mais sans doute plus tardive), peut-être peu après son déroulement.
Une parenté de style entre le Haraldskvæði et l'Atlakviða, poème eddique évoquant le séjour fatal des Burgondes Gunnar et Högni à la cour d'Atli, ont conduit Felix Genzmer à affirmer que Þorbjörn avait composé l'un et l'autre1.
Þorbjörn hornklofi est également l'auteur de la Glymdrápa (« drápa du vacarme ». Célébrant les exploits guerriers du roi Haraldr, elle présente toutes les caractéristiques du style scaldique, et constitue le plus ancien poème de louange royal en dróttkvætt.