Bragi est le dieu de la poésie et l'époux d'Iðunn. Apparaissant peu dans les sources, il s'agit peut-être du scalde norvégien Bragi Boddason tardivement divinisé.

Blommér, Bragi et IdunNils Blommér, Bragi assis avec sa harpe, Idun debout derrière lui.
Huile sur toile, 1846.
Malmö Konstmuseum.
Snorri écrit à son propos, dans la Gylfaginning (ch. 25) : « Un (des Ases) s'appelle Bragi, il est célèbre pour sa sagesse et surtout pour son éloquence et sa verve. Il est particulièrement doué pour la poésie, et la poésie est appelée bragr d'après lui, et d'après son nom sont appelés bragr des homme ou bragr des femmes ceux qui ont une verve supérieure aux autres. Sa femme est Iðunn ... »

Dans cette présentation, Snorri inclut les deux sens du nom bragr, qui peut signifier « poésie » ou « le premier », « le plus éminent ».

En tant que dieu de la poésie, c'est naturellement Bragi qui s'entretient avec Gylfi dans les Skáldskaparmál, et lui « racont[e] de nombreux événements concernant les Ases » (ch. 1).

Snorri n'a rien à ajouter sur son compte, et le rôle de Bragi dans les poèmes eddiques est également discret : qualifié de plus grand des scaldes dans les Grímnismál (str. 44), il figure également parmi les dieux qui participent au banquet chez Ægir dans la Lokasenna et est, comme les autres, pris à partie par Loki (str. 8-14).

Il ne figure guère non plus dans les poèmes scaldiques, réserve faite, surtout, des Eiríksmál (str. 3) et des Hákonarmál (str. 14), où il est présent à la Valhöll lors de l'arrivée, respectivement, des rois Eiríkr blóðøx et Hákon góði.

Il n'est pas certain que, dans ces poèmes, Bragi ait un caractère divin. Il apparaît aux côtés, dans le premier, des héros Sigmundr et Sinfjötli, et, dans le second, de Hermóðr, dont le statut divin est également problématique.

L'absence de culte et de rôle dans les mythes ont conduit à suggérer que Bragi pourrait être identifié au scalde Bragi Boddason. Premier scalde connu, le Norvégien Bragi, qui a vécu au IXe siècle, aurait été divinisé tardivement.