Gunhild est une reine de Norvège du Xe siècle, épouse d'Eirik Blodøks, et mère de plusieurs fils, qui ont également régné. Les sagas en dressent un portrait sombre.
Gunhild est sans doute la fille du roi de Danemark Gorm l'Ancien et de la reine Tyra, ainsi que l'affirme l'Toutefois, les sources islandaises en font la fille d'un dénommé Özur1, originaire du Hålogaland, dans le nord de la Norvège.
C'est notamment le cas de la Fagrskinna et de la Haralds saga ins harfagra de Snorri, qui rapportent qu'elle séjourna dans sa jeunesse chez les Lapons et y apprit la magie.
Gunhild épousa Eirik, fils du roi de Norvège Harald Hårfagre.
Elle est associée à son bref règne en Norvège, et le suivit dans son exil à York, lorsque, vers 935, il dut quitter son royaume à l'arrivée de son demi-frère,Après la mort d'Eirik (954?), Gunhild et ses fils, parmi lesquels Harald Gråfell2 trouvèrent refuge au Danemark.
Avec l'aide du roi Harald Blåtand, sans doute le frère de Gunhild, ils parvinrent à reprendre le contrôle de la Norvège (vers 961). La « mère des rois » (« Kongemor »)3 exerça une grande influence sur ses fils.
Impopulaires – leur règne coïncida en particulier avec de mauvaises récoltes en Norvège, les fils de Gunhild durent une nouvelle fois s'exiler après la défaite de Harald Gråfell face au jarl de Lade Håkon (vers 970).
Gunhild mourut sans doute aux Orcades, dont sa fille Ragnhild avait épousé le jarl.
Une autre tradition, transmise par l'Ágrip, Theodoricus Monachus ou la Jómsvíkinga saga, rapporte toutefois que Gunhild serait tombée dans un piège tendu par le jarl Håkon et le roi Harald Blåtand : ce dernier l'aurait demandée en mariage et, à son arrivée au Danemark, l'aurait fait noyer dans un marécage4.
5, avide de pouvoir et d'hommes6.
Si cette mort est peu crédible, elle participe de l'image que renvoient de Gunhild les sagas, qu'elles soient royales ou d'Islandais, qu'elles aient été composées en Norvège ou en Islande. Elle y est présentée comme une femme d'une grande beauté, mais fourbe, cruelle, exerçant une influence néfaste sur son mari, puis ses fils, une sorcièreL'absence de sources contemporaines – à l'exception d'une strophe de son ennemi, le scalde Egill Skallagrímsson, dénonçant sa férocité (« greyskapr ») – ne permet toutefois, ni de confirmer, ni d'infirmer cette description, qui a toutefois laissé une trace durable, qu'attestent les œuvres de fiction dans lesquelles Gunhild apparaît (ainsi, Mother of Kings de Poul Anderson, 2001).